4 mai 2017 / Évènement

BD comme Big Data : le numérique décrypté en bande dessinée

BD comme Big Data : le numérique décrypté en bande dessinée
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Les nouvelles technologies prennent une place de plus en plus importante dans nos vies. Ce qui ne va pas sans susciter quelques interrogations et débats. Deux bandes dessinées parues récemment soulèvent quelques-unes de ces questions, l'une sous la forme d'une enquête documentaire, Dans l'ombre de la peur (de Michael Keller et Josh Neufeld aux Editions çà & là), l'autre dans le cadre d'un récit de fiction, Le Profil de Jean Melville (de Robin Cousin aux Editions Flblb).
Nous vivons dans un monde connecté. Cette assertion est aujourd’hui devenue un lieu commun certes, mais qui correspond à une évolution réelle. Ainsi, même les moins adeptes du virtuel laissent des traces numériques et créent de l’information en mode binaire. De façon exponentielle depuis le développement d’Internet et des connections mobiles, chacun contribue à la création d’une masse incommensurable de données : le « Big Data ».
L’expression, née semble-t-il il y a vingt ans, désigne l’ensemble des informations numériques créées chaque seconde à travers le monde. La moindre de nos actions dans le monde virtuel laisse sa marque, même infime. Et c’est bien sûr votre cas si vous lisez ces lignes ! Impossible de parvenir jusqu’à cette page sans laisser une empreinte – peut-être invisible et pourtant bien réelle.
Ce Big Data est pain béni pour nombre d’entreprises. Les Etats s’y intéressent également. Il est vrai que l’analyse de ces données, si complexe soit-elle, ouvre d’immenses champs de recherche, en médecine, en économie ou en sociologie par exemple. Mais il est aussi source de légitimes inquiétudes. Certaines entreprises ne s’enrichissent-elles pas à nos dépens ? Sans pouvoir maîtriser les informations nous concernant, ne perdons-nous pas une part du contrôle sur nos propres vies ? Allons-nous devenir dépendants de firmes moins philanthropiques qu’elles ne veulent bien le laisser croire ?
Toutes ces questions sont soulevées ou au moins suggérées par deux bandes dessinées parues récemment. L’une, Dans l’ombre de la peur (Editions çà & là), met en dessins une véritable investigation journalistique. L’autre, Le Profil de Jean Melville (Editions Flblb), passe par la fiction pour nous sensibiliser. Leurs auteurs ont pour point commun de ne pas proposer de solutions définitives. Ils ne tranchent pas non plus de façon péremptoire. Ils souhaitent plutôt nous donner quelques clés pour comprendre ce phénomène auquel nous participons de façon plus ou moins consciente – plus ou moins contrainte dirons certains.