parution 15 mars 2018  éditeur Allia  Public adulte  Mots clés Autour du 9ème art

Jour blanc

Paul est un jeune cadre licencié d’une société canadienne spécialisée dans la recherche de pétrole. Un matin, il se réveille en saignant du nez dans une chambre de motel inconnu. Une plongée dramatique dans la spirale infernale de la cocaïne.


Jour blanc, bd chez Allia de Gallissaires
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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L'histoire :

Paul est allongé sur son lit, les yeux ouverts. L’homme est comateux, cherchant du regard un objet ou une odeur qui le ramènerait à la réalité. Une odeur le plonge dans ses souvenirs, une sorte d’effluve rugueuse lui laissant un étrange goût de malaise dans la gorge. Cette odeur, il la connait, elle semble inachevée. Dans cette chambre, sans aucune notion de temps entre le jour et la nuit, c’est cette odeur qui persiste, c’est le parfum de géranium. Aucun souvenir récent ne remonte à la surface, la lueur de l’aurore transperce les stores et inonde de sa lumière la pièce. Les draps sont défaits, la lumière parcourt son visage, il se sent sale. Paul ne peut s’empêcher de renifler, il ressent une douleur au fond de son nez. Il saigne. Autour de lui, le monde se réveille. Le temps est ralenti. Une larme s’écoule le long de ses paupières, sa bouche est sèche. Les bruits à l’extérieur sont de plus en plus proches, de plus en plus forts. Dans cette chambre, tout lui parait logique et ordonné. A l’extérieur, il n’a aucun contrôle. L’anarchie règne. Alors que les dernières fumées de la nuit disparaissent, le soleil illumine de sa plus belle robe l’intérieur de la chambre. Paul va passer une journée de plus en enfer.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Il y a de ces albums qui sortent de nulle part, tels des OVNI. Avec jour blanc, Alexis Gallissaires offre un roman graphique très particulier sur le fond et surtout sur la forme. Dans notre mémoire collective, la bande dessinée est une suite de cases qui forment une « bande » ; et une suite de bandes qui forment une page, ou plutôt une planche. Pour cet album, à l’instar des chefs étoilés, l’auteur revisite le terme de « bande dessinée ». Effectivement son album à la particularité d’être constitué d’une seule bande d’une vingtaine de centimètre de haut formant une fresque totalement dépliée d’un peu plus de 16 mètres de long. Oui vous avez bien lu ! 16 mètres de long. L’idée de cet accordéon est géniale, elle a même un nom : un « leporello », que ça s'appelle. Alexis Gallissaires réalise une fresque complètement dans le thème et surtout dans l’état d’esprit du personnage, c’est à dire déjanté. Dans un trait extrêmement réaliste proche de la photo, focalisé sur un noir et blanc très psychédélique, le crayon de l’auteur divague au gré des pensées qui traverse l’esprit de Paul. Pour rappel, le personnage principal, est complètement shooté à la cocaïne, ce qui permet de vous faire une idée de la symbolique du thème abordé. Comme par exemple, le rat qui symbolise la maladie, la mort, mais aussi la volonté de fuite entravée. Malheureusement, la confection de l’album n’est pas à la hauteur de l’idée. Afin de rendre la fresque réalisable, le concepteur a relié des feuilles entre elles en les collant l’une sur l’autre tous les 90cm. Ce qui fait que lorsque le « joint » tombe sur du texte, les caractères sont décalés et nuisent gravement à la compréhension et au plaisir de lecture. Peut être l’auteur aurait-il dû prendre en compte cette contrainte technique dans la conception de sa fresque pour éviter les jointures de textes. De même le confort de lecture est sensiblement entravé par la longueur de cette fresque. L’idée de départ est bonne et le thème développé rendent cette œuvre particulière. Cependant, il manque quelque chose peut-être au niveau de la conception ou dans le développement de l’œuvre en elle-même pour que l’expérience soit agréable.

voir la fiche officielle ISBN 9791030408560