L'histoire :
Thomas Silane, journaliste éthique et opiniâtre, enquête toujours sur la mort accidentelle de ses parents (ou leur assassinat ?). Il a libéré Irina, mannequin, de la mafia tchétchène, en a fait son amante et il a récupéré providentiellement son appareil photo « magique ». Il suit désormais la piste indiquée par un message signé de sa mère, en direction de la frontière entre le Brésil et l’Argentine. Dans l’avion, il tente de convaincre Irina des facultés étonnantes de son appareil (il prend les photos des crimes dans leur scène, après qu’ils aient eu lieu). Il lui faudra lui prouver par un test réel, pour qu’elle le croit définitivement. Thomas et Irina s’installent à Candido Godoi, une ville réputée pour son nombre anormalement important de jumeaux – un phénomène imputable aux expériences du docteur nazi Mengele ? Le couple sympathise avec un gamin des rues débrouillard, Léandro, qui leur sert de guide. Mais leurs investigations sur la présence des parents de Thomas en ce lieu les mènent dans une impasse. Une nuit, ils sont surpris dans leur sommeil par un individu cagoulé et armé, qui les incite à enquêter sur le meurtre d’un certain Salvio Pernia. Le lendemain, Léandro les envoie aussi sur la piste de Mengele, ce qui semble en déranger plus d’un…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le marché actuel du 9ème art, deux ans et demi d’attente est le délai limite pour rassurer et conserver le lectorat d’une série au long cours. Ouf, juste à temps, revoilà Thomas Silane, le journaliste qui enquête sur la mort de ses parents et utilise un appareil photo surnaturel : ce dernier couche sur pellicule les actes de meurtres passés, lorsqu’on shoote après coup les scènes de crime. Le tome 6 se terminait par un cliffhanger culotté : Thomas récupérait son appareil et recevait un appel à l’aide de sa mère (sensée être morte, rappelons-le). Pour le début de ce nouveau cycle (prévu en deux tomes), le héros suit docilement cette piste. On le retrouve à la frontière à la frontière argentino-brésilienne, toujours accompagné d’Irina (désormais sa meuf), mais aussi d’un gamin débrouillard, d’un flic plutôt disponible et d’une fliquette sexy. Sans se départir du ton insufflé par les précédents tomes à ce thriller grand-public, les scénaristes alternent questions, révélations, action, et entrecroisent plusieurs chemins possibles pour embrouiller sans scrupule le lecteur. Faut-il suivre la piste du docteur nazi Mengele (à l’origine d’un taux de gémellité incroyable – une énigme authentique) ? Ou investiguer sur le psychopathe qui assassine cruellement des septuagénaires ? Ou encore s’intéresser à l’individu cagoulé qui offre des indices au compte-goutte au duo de héros ? On se laisse d’autant plus agréablement ferrer par ces mystères entrecroisés et leurs éclairages partiels, que le découpage est serré, que les cadrages sont variés et que le dessin encré réaliste de Roberto Zaghi demeure régulier et de fort bonne facture. La série ne déçoit donc pas. On aimerait juste que ses épisodes s’enchainent plus rapidement…
