parution 08 janvier 2014  éditeur Casterman  collection Kstr
 Public ado / adulte  Mots clés Horreur / Policier

Succombe qui doit

De jeunes et brutaux braqueurs se réfugient dans une casse auto tenue par un ex-boxeur, qui rumine une vieille vengeance. Un polar âpre et violent en one-shot, par deux multirécidivistes du registre.


Succombe qui doit, bd chez Casterman de Ozanam, Rica
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2014

L'histoire :

De nuit, par une météo de chien, « Laser Jo » roule à tombeau ouvert sur une route escarpée et détrempée, en bordure d’un littoral déchainé. Il a un regard de fou et des clous tordus plantés dans les phalanges des deux mains. Une déferlante venue du large s’abat sur sa voiture, le retourne sur la chaussée, le laissant pour mort. Bien des années plus tard, il cauchemarde toujours sur ce terrible passé. Il tient désormais une casse automobile. Il est gros, alcoolique, désenchanté, solitaire… Quoique ce soir-là, il s’aperçoit trop tard que des individus ont pénétré chez lui. Ils portent des masques horribles, le menacent d’un couteau et l’assomment. Quand il revient à lui, il est ligoté sur une chaise. Il comprend que les intrus viennent de braquer la régie scolaire du patelin voisin, qu’ils sont en fuite, recherchés par toutes les polices. Ils sont trois valides ; un quatrième est en train d’agoniser sur son lit, avec un pied de parasol en travers du bide. Bref, ils sont dans la merde et lui aussi. Ils retirent leurs masques et prouvent leur incapacité à s’organiser en temps de crise. Effectivement, ils sont jeunes… Ancien boxeur, Laser Jo parvient à se libérer et il assomme le plus turbulent. Mais au lieu de s’enfuir ou de prévenir les flics, il leur apporte son aide en soignant le blessé. La fille du groupe lui fait penser à sa fille… Les intentions de Laser Jo se radicalisent peu après, lorsqu’il entend l’un des gangsters téléphoner à son boss et l’appeler « monsieur la Villette ». On dirait que Laser Jo a un vieux compte à régler avec ce vieux mafioso…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Chacun de leur côté, le scénariste Antoine Ozanam et l’auteur complet Rica ont prouvé leur passion pour ce qu’on pourrait appeler une « poésie de l’ignoble ». Ensemble, ils ont déjà fait merveille avec le trash E dans l’eau… et ils récidivent aujourd’hui avec ce polar poisseux à la narration coup de poing. Pour protagonistes, une bande de jeunes braqueurs aussi violents qu’abrutis, se planquent (par hasard ?) dans une casse auto tenue par un ancien champion de boxe. A partir de ce postulat, entremêlant flashbacks, situations de crise et pulsions dégénérées, la narration fonctionne par poussées d’adrénaline : régulièrement, une case choc surprend, soit par sa violence, soit par l’incongruité de sa situation, soit par des angles ou des profondeurs de cadres originaux. En scénariste avisé, Antoine Ozanam sait y faire : à coups de pelles ou de giclées de sang, il retombe toujours et rapidement sur ses pattes, en conservant la cohérence de son intrigue pour la faire progresser. On ne déflorera pas plus la substance de celle-ci, afin de conserver la surprise… Disons juste qu’elle brasse des thématiques comme la vengeance, la rédemption et qu’elle ne fait jamais économie de brutalité. Sur ce plan, Ozanam peut compter sur les manières graphiques de Rica, qui apprécie les traits pleins et bien noirs, façon Charles Burns. Sa mise en scène inventive et ses trognes patibulaires stressées sont pleinement efficaces. Succombe qui doit !

voir la fiche officielle ISBN 9782203047044