parution 14 mai 2014  éditeur Casterman  Public ado / adulte  Mots clés Fantastique - Etrange / Guerre

Virginia T2

Delirium tremens

En quête de rédemption, un déserteur yankee camé se retrouve allié de circonstance avec des esclaves noirs affranchis. Suite d’un road-trip psychologique doté d’ambiances prégnantes.


 Virginia T2 : Delirium tremens (0), bd chez Casterman de Gauthier, Blary
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2014

L'histoire :

Louisiane, 1863. Tireur d’élite (sharpshooter) au sein de l’armée confédérée, Doyle ne s’est jamais remis d’avoir flingué le général nordiste Bedgwick et… sa fillette, que l’officier supérieur portait dans ses bras. A peine remis de blessures qui le font atrocement souffrir, Doyle a déserté. Il vagabonde désormais de ville en ville, en quête permanente d’alcool et de morphine. Dans la bourgade de Tallulah, il lui semble acquérir une sorte de rédemption en sauvant une fillette noire de la pendaison, dans une ruelle. Il flingue les tortionnaires et permet à l’enfant de fuir… mais il est aussitôt arrêté et emprisonné par le shérif. Tandis qu’il croupit derrière les barreaux, les hommes du shérif fouillent ses affaires. Dans son carnet, ils découvrent que non seulement Doyle est un putain de camé confédéré, mais qu’en plus, il dessine tous les mecs qu’il a butés… dont Bedwick, un assassinat qui a beaucoup fait parler. S’ils le livrent, c’est sûr, ils vont devenir des putains de héros ! Mais ils n’en ont pas le temps. La nuit même, après que Doyle endure un énième délire hallucinatoire, par manque de drogues, trois hommes en armes attaquent férocement le bureau du shérif. Ce sont les hommes de main de Sam, le père de la petite noire, Virginia, que Doyle a sauvé. Sam est le chef d’une bande d’esclaves affranchis, regroupés dans un campement caché du bayou. Ils délivrent Doyle et l’embarquent inconscient vers leur repaire…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

En pleine guerre de sécession, un snipeur déserteur culpabilise et s’abandonne aux substances de perdition (morphine et alcool). Cet anti-héros froid et désabusé, assez proche du personnage mainte fois incarné par Clint Eastwood dans ses westerns, dérive entre le chaos de la réalité – culpabilité, passages à tabac, états de manque – et les visions fantomatiques de la fillette qu’il a tuée. Nous l’avions laissé aux prises avec un shérif patibulaire… il est cette fois sauvé et pris en main par des esclaves noirs affranchis, ceux-là même qu’il contribuait à vouloir opprimer en étant engagé dans l’armée yankee. Ce nouvel allié providentiel, qui constitue un rouage dans sa quête de rédemption, s’attache à le sevrer… ce qui ne sera pas une mince affaire et permettra un Delirium tremens en flashback sur un traitement graphique inhabituel et intéressant. La scénariste Séverine Gauthier poursuit donc son road-trip psychologique mâtiné de western (prévu en triptyque), dans la même voie âpre que précédemment. Peu de dialogues viennent se greffer sur la narration essentiellement visuelle assurée de main de maître par Benoît Blary. Le talentueux dessinateur exhibe un crayonné subtil et tourmenté, rehaussé d’une colorisation au lavis en teintes sanguines, ocres ou glauques délavées, souvent en bichromie. Les ambiances produites sont tout à la fois nauséeuses, tragiques, violentes, austères ou acides, en parfait accord avec l’intention narrative.

voir la fiche officielle ISBN 9782203063693