parution 01 janvier 2007  éditeur Dargaud  collection Long Courrier
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale

Rosangella

15 ans après, Rosangella, mère de 3 grands enfants, retrouve Max, un homme brutal dont les coups lui ont laissé des « marques » indélébiles. Un magnifique portrait de femme battue, poignant.


Rosangella, bd chez Dargaud de Corbeyran, Berlion
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Dargaud édition 2007

L'histoire :

Quand Manu sort de taule, sa mère Rosangella l’attend sur le trottoir. Elle ignore ce qui l’a amené à faire 6 mois de préventive, mais elle l’a suffisamment puni en n’allant pas lui rendre visite une seule fois. Retour au bercail, après 800 bornes dans le fourgon. Rosangella a deux autres grands enfants : Bruno, qui n’a jamais connu son père, et Lisa qui a le même père que Manu, le dénommé Max. Max, truand à la petite semaine, s’est éclipsé il y a bien longtemps, après avoir tabassé Rosangella au point de lui faire traverser une fenêtre. Rosangella en porte encore aujourd’hui les cicatrices, aussi bien sur son corps que dans son âme. Aujourd’hui, elle et ses trois enfants vivent et travaillent à l’unisson : alors que les enfants s’occupent des auto-tamponneuses, la mère s’occupe du manège installé devant un supermarché Leclerc. C’est d’ailleurs là qu’elle a rencontré Jo, un vigile balafré et costaud, mais d’un grand calme. Tout le contraire de Max, en somme. C’est alors que réapparait Max. Il veut organiser une grande fête pour les 18 ans de Lisa, dans l’arrière salle d’un petit hôtel de province. Il dit avoir changé. Tous se méfient…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Quand deux grands auteurs de BD au sommet de leur art livrent le meilleur d’eux-mêmes, cela donne… Rosangella. A l’origine, Olivier Berlion a demandé à son ami scénariste de lui brosser un portrait de femme. Une idée aussi vaste que précise, à peine quelques mots, et une longue et précieuse maturation plus tard, Eric Corbeyran a couché ce récit sur le papier. Parfaitement en phase, les auteurs livrent au final un petit bijou pétri d’humanité, un magnifique portrait de femme battue, qui ne sombre jamais dans le pathos. Le récit est dense (90 pages) et poignant, graduellement. Dans une première moitié, alternant présent et flashbacks, avec force voix-off, Corbeyran installe son petit monde et définie les rapports tourmentés qui les unissent. Puis dans un second chapitre, la fameuse soirée d’anniversaire se déroule, avec son lot d’évènements, produisant un suspens haletant. Peu à peu les souvenirs remontent à la surface, tellement douloureux qu’ils franchissent les générations (la diatribe de Lisa, nauséeuse, est une bouffée d’oxygène). L’ignominie de Max est proportionnellement inverse à la dignité de cette femme meurtrie ; son châtiment sera presque trop doux. Une nouvelle fois en couleurs directes, le dessin de Berlion est (évidemment) transcendé par ce sujet sensible. Toujours juste, tantôt l’artiste insiste sur la profondeur des regards (au moins un gros plan par planche), tantôt son style se fait plus suggéré lorsque la gravité de la scène impose la pudeur. L’auteur avoue même avoir pleuré en réalisant les dernières planches ! Sans mauvais jeu de mot, apprêtez-vous à recevoir ce one-shot comme une véritable baffe…

voir la fiche officielle ISBN 9782205058062