L'histoire :
Apprentis sorciers, Harry Cover et Pron effectuent un exercice de simulation. Sur une île tropicale, ils doivent délivrer leur copine Hormone, prisonnière d’un groupe paramilitaire dans un fortin retranché. Ils plastiquent la palissade, pénètrent dans le camp sous leur cape d’invisibilité et tombent dans un piège. Alors qu’ils sont sur le point d’être capturés, leur bombe explose, faisant fondre sur la base des nuées de petits démons virevoltants. Puis, après avoir enfin trouvé Hormone, contre toute attente celle-ci leur tire dans le dos ! Ils ont échoué, ils ont négligé un paramètre essentiel : l’endoctrinement. Revenus dans leur réalité, Dumbledemeur les ramène à leur école de Poudrozieu. Malgré leur échec, il leur explique un problème de la plus haute importance : l’infâme Boldemorve, dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom (trop tard, donc), s’est réfugié à Londres, en l’année 1946, où il jouit du trésor de guerre nazi, en compagnie d’Hitler et de ses sbires. Car un sort a été jeté aux anglais afin que les allemands soient perçus comme d’inoffensifs sujets de la couronne britannique. Harry et ses deux compères prennent donc un train spécial qui leur permet de remonter le temps, afin d’aller en cette époque mettre tout ce petit monde hors d’état de nuire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier opus franchement trash, on ne s’attendait pas vraiment à voir paraître une suite à ces aventures parodiques du célèbre petit sorcier. Abracadelcourt : Pierre Veys récidive, avec toutefois une autre équipe en charge du dessin/couleurs et un scénario un peu moins crado-scato. La parodie y gagne sensiblement en qualité, même si ces aventures loufoques de série z demeurent un peu faciles et guère probants. Le synopsis en lui-même apparait d’emblée tiré par les cheveux. Après une scène d’ouverture digne de James Bond, la mission centrale consiste à empêcher Boldemorve et les nazis de profiter d’un trésor, dans le Londres de 1946. En marge d’une aventure sans grande originalité, la question reste posée : peut-on faire de l’humour au tout premier degré avec un personnage aussi monstrueux qu’Hitler ? Les lecteurs apprécieront différemment. Quelques séquences sont néanmoins délassantes (la choucroute, les sandwiches). Le dessin, quant à lui, gagne incontestablement en qualité et en lisibilité. Avec un style graphique humoristique déjà relativement maîtrisé, Esdras Cristobal, jeune artiste espagnol fait une entrée honorable dans le 9e art franco-belge, accompagné pour la colorisation d’un quatuor expérimenté : Sylvie Sabater, Christophe Araldi, Jean-Baptiste Garreau et Xavier Basset. A défaut d’avoir fait poindre un humour irrésistible, la série a au moins réussi à multiplier les coloristes…
