parution 19 mai 2010  éditeur Delcourt  collection Ex-libris
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Historique / Sentimental

Le père Goriot, de Balzac T2

Malgré les efforts de Rastignac, les filles de Goriot demeurent plus préoccupées par leurs mondanités, que par l'agonie de leur père. Conclusion d'une superbe adaptation, peinture acerbe de la haute société parisienne sous la Restauration.


Le père Goriot, de Balzac T2, bd chez Delcourt de Lamy, Thirault, Duhamel
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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Delcourt édition 2010

L'histoire :

Issu d’une famille de province noble mais désargentée, Eugène de Rastignac est monté à Paris pour percer au sein de la « bonne société ». Installé dans une pension un peu miteuse, la pension Vauquer, il se prend d’affection pour un vieux bougre moqué de tous, le père Goriot. Il s’y attache d’autant plus, qu’il tombe amoureux de ses filles, Anastasie de Restaud et Delphine de Nucingen. Le père Goriot à tout sacrifié pour elles, pour qu’elles fassent de bons mariages et soient heureuses dans les mondanités de la restauration. Grace à sa cousine, madame de Bauséant, il est introduit dans la haute société parisienne, et gagne notamment le cœur de Delphine. Il a le plein soutien de Goriot, qui est prêt à sacrifier ses derniers deniers pour aider sa fille à quitter son époux et installer le couple dans un hôtel particulier rue d’Artois. Or, Rastignac doit également gérer la proposition de Vautrin, un autre pensionnaire de la pension, dont il se méfie comme la peste. Vautrin assassine en effet le frère de Victorine Taillefer, éperdument amoureuse de Rastignac, pour un coup de billard en trois bandes : il espère que cette dernière hérite d’une colossale fortune, que Rastignac l'épouse et se retrouve à gérer cet argent et que lui en retire une commission. Mais Vautrin, ancien bagnard évadé connu sous le sobriquet de Trompe-la-mort, est à ce moment-même dans le collimateur de la police. L’inspecteur Gondureau soudoie d’ailleurs grassement un autre couple de la pension Vauquer, pour être certain de son identité…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Suite et fin de l’adaptation stricto-sensu en bandes dessinées du roman fondateur de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac (qui compte 90 romans). A travers cette seconde partie de diptyque, on suit surtout les relations compliquées de Rastignac avec les filles de Goriot et ses gendres, tandis que ce vieil homme attachant se meurt en une lente agonie. Chronique de mœurs et chronique sociale, cette peinture de la « bonne société » sous la restauration se mue également en thriller, le temps de la cavale du sulfureux Vautrin sur les toits de Paris, après qu’il ait mis son projet d’assassinat à exécution. Malgré son ambition pour pénétrer ce microcosme mondain détestable et clinquant, Rastignac embrasse pleinement la figure du héros, grâce à son intégrité, ses valeurs : il assiste Goriot, reste honnête avec la réussite convoitée, quand bien même un raccourci plus lucratif se présente à lui. On ne va pas vanter de nouveau l’œuvre de Balzac, dont l’incontournable œuvre romanesque est un passage scolaire obligatoire ; or cette fidèle adaptation BD par le tandem Philippe Thirault / Thierry Lamy se montre d’une redoutable efficacité dans le sens où elle saura emballer un jeune public d’ordinaire récalcitrant à la chose littéraire. En ce sens, le travail au dessin de Bruno Duhamel est exemplaire : le Paris de la Restauration est campé avec soin et régularité. Costumes et belles robes, animations de rues avec fiacres et architectures, « tronches » caricaturées avec talent, cases amplement détaillées, et néanmoins d’un style graphique presque humoristique, particulièrement abordable. Splendide, donc, mais on n'en attendait pas moins de la part de ce dessinateur génial…

voir la fiche officielle ISBN 9782756013725