parution 10 janvier 2014  éditeur Dupuis  Public ado / adulte  Mots clés Humour

Animal lecteur T5

C'était mieux avant

Un libraire spécialisé BD se souvient de la BD « d’avant » et fait le point sur un marché devenu fou. Un regard humoristique et néanmoins toujours très pertinent sur le monde de l’édition du 9ème art : la BD se moque de la BD…


 Animal lecteur T5 : C'était mieux avant (0), bd chez Dupuis de Salma, Libon
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Dupuis édition 2014

L'histoire :

A chaque client, le libraire spécialisé BD doit savoir adapter son discours commercial, en dépit de ses goûts propres. Ne pas dire du mal du dernier blockbuster consensuel ; ne pas trouver de corrélation entre le physique des lecteurs et leurs choix de lecture ; ne pas se moquer de l’ignorance de certains ; et surtout faire très attention à ce que les paroles ne dépassent pas la pensée, surtout face à un gros balaise bas-de-plafond. Notre héros libraire se souvient aussi des origines historiques de la bande dessinée : l’invention de l’imprimerie a tour d’abord tué le marché des moines copistes. Puis il a bien fallu inventer la boutique qui vendait des livres… mais la BD est née quant à elle dans la presse, pour égayer des pages de textes austères et des actualités souvent déprimantes. La presse jeunesse a suivi, avec ses histoires découpées en tranches, logiquement regroupées ensuite au sein de recueils complets. Les désidératas des lecteurs se sont alors mis à dicter le rythme créatif des auteurs ; et comme le client est roi, la surproduction s’est rapidement imposée, jusqu’à devenir un problème ingérable à tous les rouages de la chaîne…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Par le choix de ses sujets et le cap général de son propos, chaque tome d’Animal lecteur ressemble étrangement au précédent. Et pourtant, chaque tome aborde la problématique de fond du marché de la BD – vu côté libraire – avec de multiples biais différents, en sachant se renouveler et trouver les astuces comiques en bout de gag – le talent de Libon pour dessiner des tronches débiles joue aussi beaucoup sur ce plan. Au fond, on sait toujours ce qu’on va trouver dans cette série, mais on se réjouit quand même de la capacité de Sergio Salma à cerner la question à la fois précisément et dans une ambiance bon-enfant non niaise (un créneau peu évident !). On note tout de même une révolution majeure dans la forme de ce tome 5 : adieu le format ultra-vertical qui imposait une localisation immédiate au sein des bibliothèques. Bonjour le format traditionnel 21 x 29,7 et donc le découpage gaufrier des planches. A ce qu’il parait, ça ne durera qu’un album : dès le tome 6, les strips verticaux seront de retour. Ce modèle permet surtout aux auteurs de séquencer des historiettes différentes et plus longues : pour décrire la grand-messe annuelle à Angoulême, l’histoire de la BD et la mise en place de son marché, de son rythme saisonnier récurrent, les origines de la vocation du libraire, le destin tragique d’un « jeune auteur prometteur »… Comme l’indique le titre, le propos tourne aussi souvent autour de la nostalgie de l’âge d’or du 9ème art, avant que le marché ne devienne délirant et « ingérable ». Salma ne fait pas de catastrophisme pour autant et regarde cela avec l’œil de l’entomologiste : une mutation a lieu (vers le support numérique, vers la précarité des auteurs, vers le turn-over kafkaïen des titres) mais au final, le marché existe toujours.

voir la fiche officielle ISBN 9782800160726