parution 20 mai 2011  éditeur Dupuis  collection Aire libre
 Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action / Esotérique

Les longues traversées

Théo, un ancien marin reconverti à l’écriture, s’aventure à Lisbonne pour son futur projet de roman. Il y rencontre Diego et Isabella… Un récit poétique, parfaitement écrit et impeccablement porté par le dessin.


Les longues traversées, bd chez Dupuis de Giraudeau, Cailleaux
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Dupuis édition 2011

L'histoire :

A 10 ans Théo est follement amoureux. Quand il se balade en compagnie de Julie dans le port de La Rochelle, il aime ses épaules. Il aime son long cou. Et surtout, il aime poser sa tête contre sa poitrine et laisser sa chevelure rousse lui chatouiller les yeux. Quand elle est partie à Paris pour ses études, Théo pleure. Il pleure puis grandit. Assez, en tous cas, pour faire le tour du monde à bord du Jeanne d’Arc et s’abrutir d’odeurs de mazout, de graisse ou du bruit des machines du bateau. Tourner autour de la Terre n’efface pourtant rien. Il revient à La Rochelle, transpire à l’usine ou à la poissonnerie. Puis, au hasard d’une nuit d’amour, il s’imagine écrivain. Il découvre l’histoire chaotique d’Inès de Florès, une lisboète du XIXe siècle, et veut en faire l’héroïne de son roman. Partir pour Lisbonne devient alors une évidence. Juste avant son départ, le hasard le met dans les bras de sa Julie. Ils s’aiment le temps d’une nuit. Mais la belle doit rejoindre la mer de Chine et un archéologue. Théo la laisse partir, encore une fois. Il se console en pensant à Lisbonne et à l’histoire qu’il va écrire sur cette femme amoureuse devenue pirate par vengeance…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

R97, les hommes à terre avait scellé leur complicité pour un premier album inspiré d’un des romans de l’acteur et parfaitement calibré pour que le trait du dessinateur parte à l’abordage d’un récit dédié aux marins. L’absence de Bernard Giraudeau marque la publication de cette seconde collaboration. Mais elle laisse admirablement et indéfiniment raisonner ses mots au gré d’un récit habile, mélancolique ou poétique et laissant battre amour, amitié et vie à chaque feuillet. Au rythme d’un texte ciselé avec soin, travaillé pour être lu à voix haute et choisi pour faire naître des images, le scénario nous atèle à Théo. Marin par dépit amoureux sur le Jeanne d’Arc, écrivain en devenir à Lisbonne sur les traces d’Inès de Florès, une aventurière portugaise qu’il a choisi de faire héroïne de son roman, le voilà soumis au jeu des rencontres. En particulier celle de Diego, un marin angolais à l’histoire pleine de blessures, resté à quai dans une indéterminable attente et avec lequel Théo noue une forte amitié. Chaloupé par les destins de Diego, Théo et celui exposé de l’aventurière, l’ensemble déroule des histoires de vies fortement teintées par l’envie d’amour et celui de surmonter son manque pour se construire enfin. Il ne s’agit pas là, alors, d’un récit d’aventures à proprement parler, mais de quelque chose de plus introspectif : les héros se construisent à travers leurs relations réelles ou fantasmées avec les femmes et l’omniprésence métronomique de l’élément marin et de ses vicissitudes. De ce point de vue, ceux qui cherchent l’action seront déçus. A l’inverse, ceux qui aiment se faire bercer par le pouvoir des mots au rythme d’un dessin à la saine épure, à la colorisation lumineuse et en parfaite symbiose avec le propos, devraient se laisser agréablement envouter. Un beau récit.