L'histoire :
Jean-Polpol était un petit garçon qui vivait tranquillement avec ses parents à Namur ou à Baltimore. Il ne sait plus vraiment, mais ça n’a guère d’importance. Un jour, Marcel avait débarqué et s’était installé chez eux pour plusieurs semaines en se présentant comme un vieil ami de son père, qui connaîssait quelques problèmes de logement. C’était dans les années cinquante ou « septante ». Il ne sait plus vraiment, mais ça n’a guère d’importance. Il ne lui inspirait guère de sympathie, ce Marcel, avec sa tête de lézard ! Jean-Polpol sentait bien que ses parents faisaient mine de l’accueillir, mais que l’hypocrisie était de mise. Cet épisode s’était subitement et bizarrement se terminer, le jour où son père était sorti avec Marcel, un long couteau dans la main. Un souvenir beaucoup plus terrible était celui du jour ou son ami Flanagan s’était fait agressé dans la rue ! A moins que ça n’ait été lui-même ? Il ne sait plus vraiment, mais ça n’a guère d’importance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le temps d’un one-shot en 118 mini-planches carrées, Eric Warnauts fait une infidélité à son compère Guy Raives (ici à la couleur) avec qui il a signé une quinzaine d’albums. Sur une ligne graphique simple et limpide, voici donc les impressions d’enfants de Jean-Polpol (et non Jean-Popol), au nom aussi absurde que les situations qu’il vit. A la lecture de ces 5 nouvelles, notre regard est à peu près celui de Jean-Polpol en couverture : à la fois teinté de surprise et de respect pour ces évènements extraordinaires et tout à fait communs. Jean-Luc Cornette fait preuve d’une aisance déconcertante pour nous faire partager ces impressions d’enfants. Désarmant de naïveté, Jean-Polpol parvient superbement à nous rappeler ces angoisses infantiles que chacun de nous a ressenties. Les auteurs utilisent les mêmes ressorts narratifs que sur le premier tome de Démon : les personnages ou les évènements portent définitivement l’image « primaire » du héros-lecteur qui les côtoie. Marcel et sa tête de lézard, la découverte de la relation sexuelle, la peur-panique du croquemitaine (le déménageur) ou encore l’impression d’être mort lorsque la gravité d’un évènement dépasse tous les effrois déjà vécus. Avec la pseudo mort de Jean-Polpol, quand il se transforme en… maison ( ! ), on atteint des sommets de non-sens psychologique en BD !