L'histoire :
Dans une petite ville du sud de l’Espagne, le jeune Ermo suit un poseur d’affiches qui annonce la venue d’un magicien. Il décolle une affiche en même temps que son père, un fantôme, le sermonne sur sa mauvaise éducation. Soudain, le poseur d’affiches se rend compte de l’affaire et se met à crier au voleur. Le soir venu, Ermo se rend vers le petit cirque afin d’assister à la représentation du magicien. Pour payer l’entrée, il a pris les trois pesetas dans l’église, ce qui n’est pas trop du goût de sa mère, elle aussi fantôme, qui lui fait gentiment la remarque. Ermo, orphelin, voit en effet ses parents décédés, avec lesquels il peut communiquer. Une fois dans le chapiteau, Ermo découvre le spectacle fabuleux du magicien. L’assistante lui demande alors de monter sur la scène. Le magicien lui tire les vers du nez et ce sont des pièces d’or qui en sortent. Puis le magicien lui demande ce qu’il cache sous sa veste. Il sort alors l’affiche volée de l’après-midi, tout fier d’être tombé sur un admirateur. Une fois le spectacle fini, le poseur d’affiches présent dans la salle retrouve Ermo afin qu’il rende des comptes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Boîte à Bulles propose en deux volumes d'intégrales la série de Bruno Loth, les Fantômes de Ermo. Ce premier volume de plus de 160 pages raconte l’aventure du jeune orphelin Ermo, qui rejoint la troupe d’un magicien, dans le contexte de l’Espagne sombrant doucement dans la guerre civile. L’originalité de ce récit réside dans la communication du jeune héros avec ses parents fantômes, qui veillent malgré tout constamment sur lui. Ermo n’est donc finalement pas si seul que ça, d’autant que ses parents peuvent l’aider lors des situations dangereuses. Les autres personnages pensent qu’Ermo est doué de capacités pour faire bouger les objets sans les toucher. Un avantage qui va lui être bien utile dans ce contexte de guerre urbaine, dans lequel le jeune Ermo va se retrouver confronté. A travers le parcours d’Ermo, le récit montre le rôle des anarchistes en Catalogne contre l’armée fasciste et la place des enfants victimes de ce conflit. Loth utilise un dessin semi-réaliste très propre, précis dans les décors et plein de dynamisme. Tout au long d’un dessin teinté de gris et de noir, l'auteur complet ajoute par endroit la couleur rouge, accentuant ainsi certains détails importants, comme le foulard des anarchistes ou le béret des fascistes. Ce récit met ainsi en avant une période difficile de l’Espagne au travers des yeux du jeune Ermo.
