L'histoire :
Il était une fois un petit garçon tout maigrichon que l’on appelait Bob. Les estivants se moquaient de lui sur la plage disant qu’il ressemblait à une fille. Bob était bien décidé à se muscler afin de se doter d’un corps de rêve. Mais voilà qu’heureusement, Monsieur Ferraille passe par là. Il convainc le garnement d’abandonner son programme de gonflette pour une cure de pinard, boisson connue pour ses propriétés d’autobronzant et son caractère désinhibateur. Avec cela, à lui les filles !... De bons conseils sur les plages, Monsieur Ferraille en connaît aussi un rayon d’histoires instructives. L’une des meilleures s’intitule : « la théorie du poulet sans tête ». Il était une fois encore un savant – fou – qui parlait en « zezotant » et tronçonnait la tête de ses poulets. Non pour le plaisir mais parce qu’un jour il réussirait à un faire courir un décapité. Imaginez un peu les applications possibles : une armée de soldats étêtés invulnérables. De quoi assurez le succès de n’importe quel Reich ! Le destin voulu cependant que le savant mourut juste après qu’il eut réussi. Sa découverte fut alors appliquée au domaine ménager. Quoi de plus reposant qu’une « bobonne » incapable de gindre ? Dévouée aux corvées comme au lit, le rêve de tout mari ! Et puis, si un jour la bonne se casse, reste les poulets. Ben oui, l’on sait que l’expérience fut un succès chez eux et que la zoophilie n’est en rien interdite. Fin de l’histoire. Reste la mise en application mais cela, Bob la fera en vacances chez sa mamie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Leur dernière sortie a été remarquée – Wizz et Buzz chez Delcourt – mais n’a peut-être pas autant moussé qu’espérer. Si vous souhaitez apprécier pleinement le talent du duo décapant Winshluss et Cizo – Walt et Ginzo ici caricaturés – alors il vous FAUT vous plonger quelques temps en arrière, dans les pages de ce Monsieur Ferraille publié chez les Requins marteaux. Œuvre de « détournement » par excellence, Monsieur Ferraille fait partie de ces albums dé-lec-ta-ble à ne pas mettre entre toutes les mains (à l’instar d’un Durandur encule tout le monde par exemple…). Un ovni malpoli, totalement dérangé, subversif, pervers, en un mot : jouissif ! Les sept péchés capitaux et plus encore. La couverture vous promet un conte de fée quant la quatrième vous révèle la vraie nature du vice. Qui est Monsieur Ferraille ? Un antihéros par excellence. Un de ses professeurs du « faut pas faire » comme l’est aussi en ce moment un Furia chez la Lucha (les Humano.). Il a été de toutes les réalisations du siècle passé et y a contribué. Les fascismes, les contes pour enfants, les héros à l’écran ou en bande dessinée (…), ils en prennent tous pour leur garde, à lire au second degré bien sûr ! Sans atteindre des sommets graphiques, le visuel s’adapte très justement à l’ambiance souhaitée, rétro version « the american way of life » des 60’s ou encore « kolkhasienne ». Il y a peu à parier que ce titre ait été remarqué lors de sa sortie et cependant il le mérite amplement. Un délire de subversion à découvrir contre vents et marées.