L'histoire :
Le général de brigade John Dashwood est un militaire anglais jeune et ambitieux. Ayant eu vent que des scientifiques allemands venaient de faire de précieuses découvertes, il les force à rejoindre l'Angleterre et leur impose de quitter la base allemande de Peenemünde avant que les troupes américaines ou russes n'y passent. Dashwood n'hésite pas à éliminer toute preuve de ce drôle de kidnapping et ordonne le bombardement de la base allemande, afin qu'il n’en reste que des cendres. Lors d'un entretien avec Winston Churchill, il lui annonce que les scientifiques allemands acceptent de travailler pour l'Angleterre afin de créer missiles et fusées. Le premier ministre anglais s'interroge alors sur le montant à dépenser pour de telles recherches... Dashwood le rassure : en échange de la création d'un ministère de l'espace, qu'il dirigera évidemment, il s'occupe de la totalité du financement. En contrepartie, le général demande qu'il ne lui soit jamais posé de questions concernant les origines de cet argent. Quelques mois passent et l'Angleterre peut se targuer d'être la nation pionnière de l'espace. Cependant, bien plus tard, la question du financement se pose et se révèle problématique...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le domaine spatial a souvent permis à l'imaginaire des auteurs de s'épanouir, pour mieux nous offrir des récits fantastiques. A deux reprises, le scénariste Warren Ellis traite le sujet : au travers la science-fiction sur Océan et désormais l'uchronie sur Royal space force. Publié il y a quelques années sous le nom de Ministère de l'espace, cet album est aujourd’hui réédité dans une version de meilleure qualité, incluant également des bonus. Le créateur de Transmetropolitan façonne cette fois un monde sensiblement différent du notre : à la fin de la seconde guerre mondiale, sous l'impulsion d'un jeune général, l'Angleterre kidnappe des scientifiques allemands pour qu'ils créent missiles et fusées pour son compte. Exit donc les USA, la Russie et leur course à l'espace ! De façon assez subtile, Ellis raconte ainsi le destin de John Dashwood, de ses débuts au ministère qu'il a lui-même créé, jusqu’à ses derniers jours où la vérité sur les origines des fonds monétaires est révélée. De nombreux allers et retours permettent à l'histoire de prendre progressivement forme et laisse le lecteur sur une fin des plus percutantes. En outre, l'album est illustré par Chris Weston, un dessinateur assez rare qui s'est fait connaître sur des séries comme Judge Dredd. Ses planches sont très réussies et bénéficient d'un bon niveau de détail. Dans son genre, Royal space force aurait parfaitement pu avoir sa place dans la collection Jour J et y figurerait parmi les meilleurs titres ! Warren Ellis réussit avec cette uchronie un véritable coup de maître et pourrait en remontrer à certains habitués de la discipline...
