parution 20 mars 2019  éditeur Delcourt  collection Contrebande
 Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action

Solo - Chemins tracés T1

Fortuna

Les héros du cycle précédent sont morts. Mais la survie est la quête de tous. Fortuna, petite chatte orpheline, devra affronter de nombreux dangers pour retrouver son grand-père. Début d'un nouveau cycle qui ne déçoit pas !


 Solo - Chemins tracés T1 : Fortuna (0), comics chez Delcourt de Martin, Iglesias
  • Notre note Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Delcourt édition 2019

L'histoire :

Fortuna se souvient de cette nuit qui s'annonçait, mais qui lui semble à la fois si proche et si lointaine. C’était du temps où ses parents vivaient. Comme chaque fin de journée, son père saisissait son cahier et y consignait quelques phrases. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne dérogeait jamais à ce moment, qui l'éloignait un peu d'elle. Alors il lui répondait que, de cette manière, quelqu'un saurait qu'ils étaient ici aujourd'hui et qu'il trouvera tout ce qu'ils avaient appris durant le voyage quotidien, le chemin parcouru dans la journée. Les ressources, les dangers, les bâtiments, la topographie, les autres animaux et leur comportement. Tout. Tout est important quand le danger est de chaque seconde. Alors son père ajoutait qu'il ne fallait pas qu'elle s'inquiétât. Chaque jour, il lui répétait cela. Et chaque jour, il lui répétait aussi que s'il lui arrivait quelque chose, ainsi qu'à sa mère, elle trouverait dans ce livre tout ce dont elle aurait besoin. Que ce livre serait le seul, mais le plus sûr, guide pour qu'elle revienne sur ses pas et retrouve son grand-père. Et qu'il s'occuperait d'elle... Et Fortuna demandait, craintive comme peuvent l'être les enfants quand ils touchent l'idée de l'absence de leurs parents, s'il leur arriverait quelque chose ? Et son père lui répondait, de sa voix douce, avec une infinie tendresse dans ses yeux : « Bien sûr que non, Fortuna ». Or, maintenant, elle est seule...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Il ne faut pas se fier aux apparences : avec ses dessins élégants, presque naïfs et ses couleurs douces, Solo n'a rien d'une série à la Disney. C'est un drame qui met en scène des animaux (et/ou des hommes). Tous sont gagnés par la sauvagerie dans un monde où le concept même de civilisation a disparu. Chaque famille survit, la cellule sociale étant celle du clan. Avec ce nouveau cycle, marqué par la venue d'un nouveau dessinateur, on retrouve tous les ingrédients qui font la qualité de la série. Oscar Martin reste à l'écriture, distillant une nouvelle fois des voix-off qui constituent les méditations désabusées d'un nouveau personnage principal, Fortuna, petite chatte livrée à elle-même. Il a donc passé le crayon à son compatriote Alavaro Iglesias, qui ne démérite pas. En effet, la charte graphique est respectée, sans pour autant qu'on soit en présence d'un clonage pictural. C'est déjà, en soi, assez remarquable, parce que le fondateur de la série avait mis la barre très haut, avec une esthétique superbe liée à ses couleurs et aux soins amenés aux décors. On retrouve donc l'essence de son récit : un malheur qui décime une famille, un enfant qui s'en sort, au prix d'une quête, d'un voyage initiatique, jalonné par des rencontres dangereuses et d'autres salvatrices. Fortuna se démarque pour autant des tomes précédents, en allégeant fortement le récit de scènes violentes qui illustraient la cruauté de ce monde vide d'humanité. L'anthropomorphisme étant le ressort narratif, tout ce qui touche à ces animaux renvoie donc à ce qu'on peut dire de l'homme. L'aventure est ainsi un prétexte à la réflexion sur la nature humaine et ce livre parle en réalité de la transmission, celle en particulier qu'on tient grâce aux livres. Ce pur régal pour les yeux et pour l'âme se termine en forme de « rendrez-vous au prochain tome », mais il se prolonge au moyen d'une très belle postface, qui livre encore quelques richesses, à l'image des mots que nous adresse Alvaro Iglesias et de ceux qu'il destine à Oscar Martin. Alors, nous, on terminera par une répétition qu'il nous plaît d'asséner : Solo, c'est fort, très fort !

voir la fiche officielle ISBN 9782413016205