interview Comics

R.A. Salvatore

©Milady Graphics édition 2013

Si vous êtes amateurs de romans d’heroic fantasy, du jeu de rôle Donjons et Dragons, voire de comics d’heroic fantasy adaptés de romans tirés de l’univers du jeu de rôle Donjons et Dragons, vous connaissez forcément Robert Anthony Salvatore. Rien de moins que l’un des deux plus grands romanciers officiant sous couvert de la célèbre licence dans l’univers des Royaumes oubliés (l’autre étant Ed Greenwood), R.A. « Bob » Salvatore est l’inventeur de l’un des héros majeurs de ce monde : Drizzt Do’Urden. Cet elfe noir d’alignement bon (ce qui est si rare que de mémoire d’homme, on n’avait jamais vu ça), est le héros de plus d’une vingtaine de romans à succès, sans compter les à-côtés et les spin-off, et bien évidemment les adaptations au format comics ! Son auteur, lui, est en déjà à plus de 80 romans, et ses œuvres apparaissent régulièrement dans la liste des best-sellers avec plus de 10 millions d’exemplaires vendus ! Romans, comics et guides des joueurs de D&D sous le bras, nous sommes allés à la rencontre de cet auteur passionné et extrêmement sympathique, la voix d’un maître de jeu résonnant soudain dans nos têtes : « Vous avancez dans un long couloir, matériel d’enregistrement bien en main, et pénétrez finalement dans une salle d’interview. Là se dresse devant vous la créature légendaire. Que faites-vous ? ». Après avoir lancé un D20 pour réussir (de justesse) un jet de compétence « Langue (anglais) », nous choisissons d’engager le dialogue...

Réalisée en lien avec les albums Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt, Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt T7, Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt, Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt T6, Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt T5, Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt T4, Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt T3, Demon Wars T1, Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt T2, Dungeons & Dragons - La légende de Drizzt T1
Lieu de l'interview : Comic Con Paris

interview menée
par
13 août 2013

Comment en êtes-vous venu à travailler sur les Royaumes Oubliés ?
R.A Salvatore : Dans les années 1980, j’écrivais des livres de mon côté. J’ai écrit mon premier vers 1982-83 à peu près. Je l’avais écrit entièrement à la main, et je l’avais relié avec une spirale à cahier. J’ai payé ma sœur pour le taper à la machine et l’envoyer aux éditeurs, mais je ne l’ai pas vendu. Quelques années plus tard, j’ai réessayé. Je pensais être prêt à être publié, et je l’ai envoyé un peu partout. L’un de ceux à qui je l’avais envoyé était TSR. Ils ont aimé mais ils n’avaient pas de créneau pour le publier, ils n’avaient que des créneaux pour des romans des Royaumes oubliés, alors ils m’ont demandé si je pouvais transposer mon histoire dans cet univers. Je leur ai demandé ce que c’était, car ce n’était pas encore sorti, ils n’avaient encore rien publié, donc personne ne savait. Ils m’ont expliqué que le roman n’irait pas dans son état actuel, et ils m’ont demandé de faire des ajouts, ce que j’ai fait, et ensuite ils m’ont demandé d’écrire un deuxième livre. C’était en 1987, cela fait un bail !


Drizzt et Guenhwyvar


Comment se passe le travail d’intégration de vos histoires dans l’univers commun des Royaumes Oubliés ? Vous devez vous adapter à des contraintes précises de géographie, de personnages secondaires, etc. ?
R.A Salvatore : Il y a le monde qui existe, et aussi la magie et la façon dont elle fonctionne qui font partie du jeu. Donc oui, quand on écrit ces romans, on doit vraiment rester à l’intérieur du cadre du jeu autant que faire se peut. Ils nous autorisent des écarts, des licences artistiques si vous voulez, pour faire d’autres choses, mais vous devez savoir ce qu’il se passe dans ce monde, vous tenir au courant. On ne me dit pas quoi écrire, l’éditeur ne me donne pas de synopsis. Ils me disent ce qu’il se passe dans le monde, et j’écris mes histoires en tenant compte de ça.


Vous avez un livre de règles à respecter ?
R.A Salvatore : Oui, le livre de jeu des Royaumes Oubliés, les livres de l’univers de Donjon et Dragons... C’est la même chose que si je devais écrire une histoire qui se déroule à Paris, durant la seconde guerre mondiale. Je devrais savoir ce qu’il se passe, quels sont les tenues des militaires, quels types d’armes ils ont... Et je devrais écrire mon histoire là-dedans, en tenant compte de ces points-là, de tout ce qu’il se passe autour pour que cela ait du sens pour ce lieu et pour cette époque. C’est la même chose... sauf que nous avons de la magie et des dragons (rires) !


Etiez-vous dès le début libre du déroulement de vos histoires dans ce monde, et de la longueur de vos aventures ? Ou bien la longueur dépendait du succès des romans précédents ?
R.A Salvatore : Pour mon premier roman, l’histoire de Drizzt, ils ne m’avaient signé un contrat que pour un seul tome. Alors, à la fin de l’histoire, j’ai mis un cliffhanger, une fin ouverte. Livre regles J’espérais qu’ils me demandent d’en écrire un second tome, et c’est ce qu’ils ont fait. Puis ils m’ont signé pour un troisième, et après cela ils m’ont dit « on aime vraiment ce personnage de Drizzt, raconte-nous d’où il vient », et là ils m’ont donné trois tomes pour le faire. C’est pour cela que j’ai créé la cité des elfes noirs, car les premiers livres que j’ai écrit étaient ceux de la trilogie du Val Bise (L’éclat de cristal, Les torrents d’argent et Le joyau du halfelin) et je suis donc revenu dans le temps. Le premier roman de Drizzt, Terre natale, est donc en fait le quatrième que j’ai écrit sur lui, et les cinquième et sixième sont Terre d’exil et Terre promise. Et après ça a continué comme ça. Habituellement, je fais trois ou quatre tomes pour un contrat, et après je signe pour en faire quatre de plus sur les deux ans suivants...

Un livre de règles de Donjons et Dragons orné d’une illustration de Drizzt



Donc pour la première trilogie que vous avez écrite sur Drizzt, celle du Val Bise, comme vous aviez mis la fin ouverte exprès, saviez-vous dès le début que vous feriez 3 romans ?
R.A Salvatore : Ce n’est pas toujours comme cela, ça dépend des fois. Je ne pense pas mes histoires comme des mini-séries : pour moi c’est une seule grande série. Peu importe combien il y a de tomes à écrire dans le contrat.


Pour les comics issus de l’univers de Drizzt ou de Demon Wars, vous n’adaptez pas directement vous-même vos histoires, mais avez-vous malgré tout participé un peu à ces adaptations en donnant votre avis sur certains points, ou sur la mise en scène visuelle ?
R.A Salvatore : Pas sur la mise en scène visuelle, ou un tout petit peu, mais pour l’histoire oui. Ils sont venus me présenter ce qu’ils avaient préparé, et je disais « oui » ou « non » sur les différents points, comme un directeur. Par contre, pour le nouveau comic, celui que j’écris sur Neverwinter (ville de Padhiver en version française qui sert de décors à la série des jeux vidéo éponymes Neverwinter Nights, NDR), Neverwinter Tales - La légende de Drizzt, je m’occupe directement du scénario avec mon fils. Comme ça, maintenant je m’éclate à faire du comics moi-même. Alors l’adaptation comic de Demon Wars est sortie en France ?


Terre natale Oui chez Milady également, comme pour les Drizzt.
R.A Salvatore : Ce sont des éditeurs différents maintenant aux USA. Nous ne faisons plus les comics Demon Wars à cause de ça pour le moment. Mais on travaille actuellement sur un jeu de Demon Wars, donc je ferai peut-être de nouveaux livres... J’adore Demon Wars. Mon livre préféré est le quatrième de cette série, Mortalis. Celui-là et Terre natale de Drizzt que j’adore également.


Avez-vous un droit de regard sur ces adaptations ou les décisions les concernant ne vous appartiennent pas car les droits sont à l’éditeur par exemple ?
R.A Salvatore : C’est l’éditeur. Ils sont assez bons là-dedans, ils veulent que je sois impliqué, mais au final cela reste eux qui décident. C’est un monde partagé, mais celui-ci leur appartient.


Parmi les dessinateurs et les illustrateurs qui ont travaillé sur les adaptations de vos séries, lequel d’après vous dépeint le mieux votre univers ?
R.A Salvatore : C’est dur à dire. La première fois que j’ai travaillé là-dessus, c’était avec Tim Seely pour Drizzt et j’adore son travail. Mais pour le nouveau comic par exemple, celui sur lequel je travaille en ce moment, Cutter, c’est David Baldeon qui le dessine. Il est incroyable ! Je ne sais pas dessiner, je suis terriblement mauvais, donc pour moi, c’est toujours amusant de voir ce qu’un artiste va faire avec mon travail. Et ils ont des styles très différents, mais je les aime tous. C’est comme pour les couvertures : on ne sait jamais ce que ça va donner. Mais ça fait partie de ce qui est amusant là-dedans : comment les gens vont interpréter mon monde pour le restituer visuellement. Je serais fou d’essayer de donner mon avis sur ces artistes et ruiner tout ça.


Comment s’est fait le choix de ces dessinateurs et illustrateurs ? Vous avez votre mot à dire ?
R.A Salvatore : Pour ça, c’est l’éditeur des comics, Devil’s Due. Je n’ai pas vraiment donné d’avis. Ils m’ont demandé, peut-être... et puis ils ont dû ignorer ce que j’avais répondu (rires) ! Planche Encore une fois, c’est l’affaire des gens qui comprennent tout ça, car moi non, je ne suis pas un artiste. Je ne fais qu’apprécier.


D’où viennent vos inspirations, vos idées ?
R.A Salvatore : De tout ! Des gens que je rencontre, des films, de la musique, en regardant les étoiles la nuit ou le lever du Soleil... de tout. Je crois que ce qu’un écrivain fait, c’est de tout prendre, de le mâcher en petit morceaux, de les réarranger, et de les recracher. C’est ce que fait l’écrivain, sa façon d’appréhender le monde. Pour moi, tous les gens que je rencontre sont une source d’inspiration. D’une manière ou d’une autre. Peut-être que ce ne sont pas de bonnes inspirations, alors je les tue dans le roman (rires). C’est vraiment tout, tous les jours, quand je sors, ou que je regarde un film, la télévision, que j’écoute de la musique : c’est comme ça que je fais. Tout rentre dans ma tête, ça se mélange et ça ressort.

Planche de Tim Seeley issue du tome 1 des aventures de Drizzt



Même pour un monde comme celui de Donjons & Dragons ?
R.A Salvatore : Absolument ! Que j’écrive à propos d’elfes, de nains ou de halfelins, ce sont des gens qui ont des émotions humaines. S’ils n’en avaient pas, personne ne s’en soucierait et ne voudrait lire leurs aventures. Quand on regarde le nouveau film de Star Trek, c’est de voir à quel point Spok est humain, c’est cet aspect de sa personnalité, qui rend le personnage fascinant. Donc, même si j’écris à propos d’elfes, j’écris en fait à propos de gens. Il y a une universalité, et la plupart des gens recherchent la même chose.


Etes-vous un joueur de Donjons & Dragons ? Quel type de personnage ? Pentalogie du clerc 1
R.A Salvatore : Oui, je le suis ! Depuis 1980. J’aime les moines humains (rires), depuis la première édition.


C’est ce qui vous a inspiré pour La pentalogie du clerc de votre héros Cadderly ?
R.A Salvatore : Je pense qu’écrire est mon voyage personnel à travers la vie. J’aime beaucoup Cadderly car c’est un prêtre, et il est donc supposé obtenir ses pouvoirs magiques de son dieu, mais il est agnostique. Il ne croit pas vraiment, et pourtant il a ces pouvoirs. Donc la question de cette série est de savoir si ce sont juste des pouvoirs magiques auxquels il a accès ou bien s’il y a un dieu qui les lui donne vraiment. Et c’est cela son voyage, de découvrir ce qu’il en est. Et je pense que tout le monde passe par cela. Quelle que soit la religion avec laquelle on grandit, tout le monde se pose des questions comme ça. Ces romans étaient ma façon de me poser ces questions.


Premier tome de La pentalogie du clerc, réédité par Milady



Comment êtes-vous venu à travailler sur le roman « Tarzan, the epic adventures », et sur les romans de Star Wars ?
R.A Salvatore : Pour Tarzan, un éditeur de Del Ray Books est venu à la maison et m’a demandé de le faire. Je devais travailler avec le petit-fils d’Edgar Rice Burroughs, et j’étais très excité de cela, mais finalement je ne l’ai jamais rencontré. Ils m’ont envoyé le screenplay de la série TV, et à partir de ça j’ai accepté de réaliser une version romancée de l’épisode pilote. En ce qui concerne Star Wars, ce qu’il s’est passé est que j’avais fait mes romans de Demon Wars avec Del Ray Books, et ils ont gagné le contrat de licence pour les romans de Star Wars. Ils m’ont demandé de réaliser Vecteur prime, le premier livre de la série du Nouvel Ordre Jedi, et j’ai accepté. Puis, un an après, ils ont envoyé des noms à Georges Lucas pour qu’il choisisse qui réalisera l’adaptation romancée de l’épisode II, L’attaque des clones, et il a demandé si je pouvais le faire. Mais je ne voulais pas, car dans le premier livre que j’avais écrit, Chewbacca... se fait tuer ! Mais ce n’était pas un choix personnel : ils m’ont dit que je devais le faire. J’avais alors répondu que je ne voulais pas le faire, que j’allais renvoyer le chèque... Après la sortie du livre, j’ai reçu des menaces de morts, des gens étaient très en colère contre moi, donc je ne voulais pas retourner dans l’univers Star Wars, mais ils m’ont donné une occasion unique de travailler directement avec Georges Lucas, et je ne pouvais pas refuser cela. Finalement, je suis content d’y être retourné, je me suis beaucoup amusé à travailler sur La menace fantôme, non : je veux dire L’attaque des clones (rires). C’est un ami qui a travaillé sur La menace fantôme, Terry Brooks.


conference
R.A. Salvatore en conférence publique au Comic Con

Etiez-vous fan de Star Wars avant de travailler dessus ?
R.A Salvatore : Oh oui ! Je me rappelle, j’avais 18 ans lorsque le premier film est sorti. Avec mon frère et des amis, nous sommes allés au cinéma. On était assis et là le Star Destroyer est passé au-dessus de notre tête et on était là : « ooooh ». On n’avait jamais rien vu d’autre comme ça avant ! J’étais un grand fan, et plus spécialement du deuxième film, L’empire contre-attaque.


Lisez-vous des comics ? Quels types, lesquels ?
R.A Salvatore : Ce que je lis aujourd’hui est surtout en rapport avec Les royaumes oubliés, mais quand j’étais jeune, je lisais Les 4 fantastiques, c’étaient mes comics favoris. Actuellement, mon préféré - mais je ne sais pas Snoopy dark and stormy night si vous le considérez comme un comic - c’est Charlie Brown, The Peanuts, j’adore ça ! J’ai une étagère entière remplie des premières éditions des recueils des Peanuts depuis le début des années 1960, et j’en ai même quelques-uns qui datent des années 1950. Ils sont toujours là dans ma bibliothèque, et maintenant ils sont très fragiles. Je ne les vendrai jamais sur Ebay, ce sont les miens ! J’adore Charles Schulz, je suis un fan de Snoopy !

Snoopy aussi est écrivain : coïncidence ?



Vous disiez tout à l’heure que vous avez travaillé sur le scénario d’un comic avec votre fils. Est-ce que comme Joe Hill ou Stephen King, vous voudriez passer le cap et devenir aussi scénariste de comics ?
R.A Salvatore : Plus j’en fais et plus j’aime ça, alors peut-être... J’espère... On a fait Neverwinter tales - La légende de Drizzt et on travaille sur une nouvelle série de Donjons et Dragons qui s’appelle Cutter, et j’espère que l’éditeur voudra continuer car j’aimerais en faire plus, c’est vraiment amusant.


Cutter
Illustration de Cutter, réalisée par David Baldeon

Si vous aviez le pouvoir de visiter le crâne d'un autre artiste pour comprendre son génie, lui piquer des techniques, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
R.A Salvatore : Il y en aurait plusieurs différents, mais si je ne devais en choisir qu’un... James Joyce (romancier et poète irlandais mort en 1941, NDR). Il est tellement déprimant ! C’est mon préféré : il utilise le langage d’une telle manière pour créer de l’émotion ! Les mots qu’il utilise n’ont quelques fois même pas d’importance, c’est le rythme des mots qui amène l’émotion de façon très belle. Si vous regardez de belles peintures et que vous n’y connaissez rien, mais que vous savez que vous vous sentez d’une certaine façon en les voyant, c’est parce que l’artiste a su utiliser des trucs pour diriger votre œil à travers la toile comme il voulait le faire. James Joyce fait la même chose avec des mots.


Quels sont vos rapports avec Ed Greenwood, le créateur des Royaumes Oubliés ?
R.A Salvatore : C’est un ami très cher, je l’adore. On a le même âge, et on travaille ensemble depuis 26 ans maintenant, on s’est beaucoup amusés ensemble. Je le vois deux ou trois fois par an, et on se parle au téléphone deux ou trois fois supplémentaires, et on s’amuse toujours autant.


Ed Greenwood a dit de vous dans la préface du tome 2 de l’adaptation comics de Drizzt que vous êtes l’un des plus grands auteurs d’heroic fantasy. Diriez-vous la même chose de lui ? Comment vous situeriez-vous par rapport à lui ?
R.A Salvatore : Ed a dit ça ? Ca devait être une mauvaise traduction alors (rires) ! Ed est une des personnes les plus brillantes que j’ai jamais rencontrées de toute ma vie. Il a créé les Royaumes oubliés Drizzt et Guenhwyvar quand il avait 8 ans ! Je pensais qu’Ed était plus vieux que moi car je savais qu’il avait créé les Royaumes oubliés et que cela datait d’avant Donjons et Dragons, en 1967. J’ai découvert la vérité car on venait de fêter mon 50ème anniversaire et il y a eu quelques temps après la fête des 50 ans d’Ed. Alors je lui ai dit « Attends un instant : comment peux-tu être plus jeune que moi ? Tu as créé les Royaumes oubliés en 1967 ! », et il m’a juste répondu « Oui » ! J’ai rétorqué « Mais tu avais 8 ans ! » et là encore il m’a juste dit « Oui » (rires) ! C’est plutôt fou quand on y pense : 8 ans ! Ed est amusant, et il connaît tellement de noms, tellement d’endroits... J’adore spécialement ses histoires courtes (ses romans en un seul tome, NDR). Son roman d’Elminster sur le Magefeu est une des meilleures histoires courtes d’heroic fantasy que j’ai jamais lu. Donc oui, c’est une admiration mutuelle, je l’aime beaucoup, il est merveilleux. Nous sommes amis depuis 26 ans... Vous avez déjà rencontré Ed ?


Non, mais j’aimerais énormément !
R.A Salvatore : Il va à la Gen Con, où il va faire un séminaire qui s’appelle « Spin a Yarn » : quelqu’un dit une phrase, puis Ed dit la suivante et ainsi de suite, et comme ça lui et le public vont construire une histoire ensemble. C’est un truc de fou ! C’est incroyable ! C’est un tel processus ! C’est très risqué...


S’il vient un jour en France, j’espère pouvoir le rencontrer.
R.A Salvatore : Il parle probablement français. Je n’en suis pas sûr... Il vit à Toronto où il travaille dans une librairie, donc il doit parler français. Je lui demanderai...


Demandez-lui aussi s’il accepterait de venir en France pour un événement comme celui-ci par exemple.
R.A Salvatore : Oui, je lui demanderai, et j’en parlerai à l’éditeur aussi, car ce sont eux qui le feront venir.


Merci beaucoup !
R.A Salvatore : Merci à vous !


Licornes
Des licornes cherchent le chemin pour retourner dans leur pays sur la carte des Royaumes Oubliés de l’exposition dédiée à l’auteur au Comic Con




Merci aux éditions Milady


Les illustrations sans légende sont ©Todd Lockwood
Snoopy and the peanuts est ©Charles M. Schulz
Toutes les photos de l’article sont ©Nicolas Demay