L'histoire :
Parmi les étudiants du lycée, des rumeurs circulent sur Jewell Scott, le prof de gym. Elle est soupçonnée d’être lesbienne et se rincerait régulièrement l’œil sur ses élèves dans les douches. Elle aurait même embrassée Eva sur les lèvres lorsque celle-ci est tombée dans les pommes, pendant un cours de basket. Du coup, Eva veut en savoir plus sur elle et commence à poser des questions et à fouiller dans le passé de son professeur. Ce qu’elle apprend dément les bruits qui courent sur elle. Mademoiselle Scott a été, pendant plusieurs années, la petite amie de Joe Swamp, un joueur de basket de haut niveau, originaire également de Morro Bay. Mais leur histoire a rapidement dégénérée à fur et à mesure des succès sportifs de Swamp. Marie, la petite sœur d’Eva, une adolescente dévergondée, sait bien où le prof cache ses petits secrets. Mais justement, c’est un secret ! Pour le connaître, Eva va devoir payer le prix fort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Morro Bay est avant tout une BD d’ambiance. On y ressent le confinement des petites villes de province où tout le monde se connaît. Les rumeurs courent, des légendes se créent sur des on-dit. Impossible de pointer son nez dehors sans rencontrer des connaissances. Tout se sait, tout se discute. L’atmosphère en devient lourde. L’ennui que peuvent ressentir des jeunes filles seules dans un pareil climat est presque palpable. Cela est la partie totalement réussie de cet album, qui nous transporte littéralement dans son monde. Hélas, ce n’est pas suffisant. Sans préavis, vers la fin de l’album, on bascule en une planche dans une histoire d’horreur digne des plus mauvaises séries B. Cette conclusion totalement inattendue est franchement farfelue. On ne comprend vraiment pas un tel changement d’orientation du scénario, à 18 planches de la fin. De même, si les couleurs de Jean Louis Boccar sont vraiment réussies et participent pour beaucoup à asseoir cette ambiance étouffante, son dessin est décidément trop irrégulier. Pourrait-on avoir une autre fin ?