L'histoire :
Le thème tourne autour de la diffusion de musique contemporaine et de la mécanique qui la compose. Depuis la rencontre des membres d'un groupe, les conflits entre personnalités de musiciens, les premiers morceaux, le passage en studio, les différents montages, la création d'une identité visuelle, la promo et enfin la diffusion sur les ondes. Pour une fois la mécanique est inversée : d'abord la musique est composée, 4 morceaux voient le jour. Puis vient le nom du groupe : Les Synchrotypes. Il s'agit ensuite de donner de la consistance à l'ensemble avec une image à véhiculer. Ce qui ouvre la perspective à 24 planches évoquant les Synchrotypes, vus par 24 artistes, graphistes ou photographes. Les créations musicales spontanées Smash, Yesternight, Rocket et Smear ont donc inspiré des images qu'on peut regarder en les écoutant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Etienne Charry, compositeur et plasticien, se lance dans un exercice de style. Il a décidé de recréer la vie d'un groupe de musique… à l'envers. D'abord les premiers tubes, ensuite le nom qui sera sur la pochette et enfin les musiciens, qui sont représentés à travers la vision de 24 photographes ou « fabricants d'images » de sa connaissance. L'idée est originale, la démarche gaillarde, mais il manque singulièrement de pep's dans tout ça ! La musique est sur un mini CD, support en voie de disparition, pratique au demeurant. Passons vite le premier morceau, criard. Le second, ballade anodine un peu quelconque, mais les chœurs au loin sont rigolos… mouais. Puis le troisième, qui pourrait servir de musique de pub ou bien a été inspiré par une musique de pub : sympa, sans plus, parce que méga basique dans la construction. Enfin le quatrième qui pourrait être un morceau de pop rock… cheap, il faudrait des paroles à la places des wawawas et autres onomatopées qui rendent cette fois le morceau irritant à l'oreille. En 8mn 31, on peut parcourir plusieurs fois le livret et constater que malheureusement rien ne se passe. Les montages graphiques tirent l'ensemble vers le haut avec des trouvailles amusantes. Et pour la réponse à l'énigme posée par cet OVMI (Objet Visuel et Musical Innovant) : le travail de Francky Froc (pour la créativité et l'humour), au coude à coude avec celui de Michel Gondry (pour le clin d'œil au genre de beuveries qui peuvent inspirer ce genre de projet et vice versa) et Romain Ségaud (pour l'idée et la symbolique d'une forme de musique actuelle). En effet, ces trois là apportent une note fraîche et amusante, là où s'enchaînent des projets plus anodins ou simplement trop abstraits. Le support n'est pas idéal pour présenter au mieux le travail visuel. Décevant dans l'ensemble, car l'intention était vraiment intéressante. A repenser sur papier glacé avec des paroles sur la musique et de l'émotion dedans, parce que là, on reste sur sa faim.
