L'histoire :
Septembre 2015. Au siège de LVMH, c’est la consternation. La famille Arnault est sur le pied de guerre. On n’a jamais vu ça : les commandes et les ventes de champagnes se sont écroulées. Et le pire, c’est que toutes les grandes maisons sont touchées. Depuis 2012, c’est l’hécatombe… Dans ces circonstances exceptionnelles, le chef de famille révèle à son fils l’existence d’une communauté secrète qui, depuis des siècles, préside à la destinée du champagne : les Seth familles. Il en a d'ailleurs convoqué une réunion extraordinaire dés le lendemain. Et effectivement, bientôt dans les fameuses crayères, tous sont là, réunis, pour faire l’exposé de la situation : les Taittinger, Ricard, Rothschild, Vranken, Mongolfier, Rouzaud et Arnault. 300 ans de domination sans partage mis à bas en moins de 3 ans par une série de déconvenues allant des grèves surprises jusqu’aux attaques boursières, en passant par la contrefaçon. Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Et s’il fallait remonter le temps, jusqu'à une certaine nuit de septembre 1712, en compagnie de Pierre Pérignon, pour en comprendre les raisons ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir déclaré Robert Parker coupable de 7 péchés capiteux, puis exploré pour nous Les caves du CAC 40, Benoist Simmat et Philippe Bercovici se mettent au Champagne ! pour une troisième BD-enquête dédiée au jus de raisin. Toujours rigoureusement et grassement documenté, l’ensemble use une nouvelle fois d’une trame fictionnelle – uchronique – à velléités divertissantes. Et nous voilà embarqués dans une étrange malédiction qui frappe tour à tour les plus grandes et plus puissantes maisons de Reims et d’Epernay : grèves, disparition du Royal agreement, vignerons retors, contrefaçons asiatiques ou attaques boursières s’évertuent dans un futur proche à faire dégringoler les ventes du précieux liquide. Derrière cet étrange manège, une vengeance séculaire faisant payer aux héritiers Champenois les mauvais coups du prétendu père du fameux vin effervescent. Car Dom Pérignon aurait peut-être bien piqué le procédé à un contemporain anglais. Et c’est d’ailleurs là un véritable objet de controverse, qui suggère qu’un scientifique londonien, Christopher Merret, est le véritable inventeur de cette méthode particulière de vinification. Si ce fil rouge fictif ne remplit pas totalement son rôle comique et divertissant, reconnaissons qu’il dynamise joliment l’exposé historique et économique autour de ce produit représentant la quintessence du luxe français et pesant 4 à 4,5 milliards d’euros de ventes annuelles. On se laissera donc facilement faire et rapidement rendre curieux par cette entrelacs mêlant photographie historique et multiples enjeux industriels liés au champagne. En bonus – fiction en donnant la possibilité – une déclinaison utopiste finale pour un retour aux valeurs essentielles du produit et balayant toute idée de monopole tournée vers l’unique loi du profit.