L'histoire :
Royale réunion de famille à huis-clos, les valets ont été mis à l'écart, le tour de table peut commencer. L'heure est grave! Le parlement vote bientôt la dotation royale annuelle et habituellement, plus la famille occupe les médias, plus la somme est coquette, l'heure est donc aux bonnes actions publiques…Dans une ambiance de conseil de guerre, Albert II(2) assigne les rôles de chacun. La reine se coltinera les anciens combattants. Le fils aîné ira dans une école, la brue dans un hôpital visiter les enfants accompagnée de la tante exubérante. L'autre fils quant à lui, a la double mission de pleurer les chats et les chiens abandonnés, tout en évitant de traiter les gens comme des manants (…). Devant l'imminence de la scission de la Belgique, le roi s'inquiète du sort des siens, qu'il considère essentiellement comme des "bons à pas grand-chose", hors du cocon royal. De son côté, Il ira chercher de l'aide chez ses cousins couronnés au cours de cette semaine décisive pour le plat pays…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a quelques mois, le sujet était brûlant : la Belgique allait-elle se couper en deux ? C'est la toile de fond de cet album au vitriol. On y découvre une famille royale belge des plus méprisables qui essaie de colmater les fuites d'une monarchie qui sombre corps et bien au profit des deux provinces, l'une wallonne, l'autre flamande. Les personnages sont caricaturés juste comme il faut par Marco Paulo, ni trop ni trop peu, toujours très expressifs. Les couleurs très soutenues assombrissent pourtant les pages en densifiant l'atmosphère du récit, où Robberecht emplit les planches d'un humour omniprésent. Les Baudoin y sont dépeints de manière aussi cruelle qu'amusante, grâce à de fines trouvailles bien caustiques. Quant au pays où ils éliront finalement domicile…ce sera la meilleure blague de ce pamphlet bien croustillant !