L'histoire :
Dans la nuit d’une grande ville, de nos jours, un clochard esseulé est réveillé de sa torpeur par des éclairs venus de nulle part. Le phénomène surnaturel s’empare de lui, le fait léviter quelques secondes au dessus du sol puis prend visiblement possession de son corps. Au même moment, dans un pensionnat de lycéennes, la jeune Tara fait un cauchemar récurrent : elle est une guerrière en armure qui combat un dragon. Elle se réveille à l’extérieur, avec l’aube, allongée dans le parc de son lycée… mais une cicatrice blanche lui traverse désormais la gorge. Ce jour là, sa copine Alyss l’incite à assister à une conférence sur les « Mythes et les légendes », car le conférencier à l’air sexy. L’après-midi, elle rend visite à son père – le vieux concierge de son lycée – qui lui souhaite son anniversaire… et entretient visiblement un lourd secret quand à la nature de sa fille. Peu après, Tara est prise de vertiges. Elle s’isole dans un recoin du lycée et entre dans une sorte de transe. Elle se retrouve alors face à une gigantesque créature enflammée, une sorte de puissant dragon bienveillant qui se présente, De profondis, et dit avoir besoin d’elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La saviez-vous : les dragons ont vraiment existé ; aujourd’hui, ils attendent tapis dans le recoin de nos âmes (ou du cosmos) pour un jour se réveiller et nous éradiquer. En tous cas, c’est cette problématique que l’héroïne ado de cette nouvelle série ado se met… à dos. Avec un tel pitch, les scénaristes Amélie Sarn et Marc Moreno ne se distinguent pas trop par leur originalité. Lutte du bien contre le mal, prophétie et incarnations… Le récit embrasse tous les clichés du genre et se formate pour plaire à un public ouvert et perméable au registre fantastique gentiment satanisant. L’assimilation à la courageuse et jolie (et innocente) Tara est probable si vous êtes dans la « cible », et tant mieux car il y a 99,9% de chances qu’elle s’en sorte victorieuse. On aurait néanmoins préféré que Moreno poursuive (voire termine) son Régulateur entamé il y a près de 10 ans, dans un registre légèrement plus adulte. Il semble aussi que cette histoire soit prétexte à dessiner de jolis dragons gothisants, cornus, incandescents et tout plein de biscotos, dans un décor urbain contemporain. Et on aurait tord de bouder ces considérations graphiques, car hormis une colorisation légèrement saturé, le dessin de Jérémy Gens est plutôt appliqué et détaillé, avec des plans parfois spectaculaires.