L'histoire :
Chris Galway, ancien activiste de l’organisation humanitaire No Warrior, participe aujourd’hui à un programme de préservation des orangs-outans sur l’île de Sumatra. Dans un premier temps, il s’agit de remettre en état un dispensaire désaffecté, après son ravage par des rebelles qui ont massacré les chercheurs et les précédents orangs-outans. Or, vu l’état de délabrement et de pourriture des lieux, lui et son collègue Pulo n’auront pas trop des 3 mois prévus pour restaurer un minimum ! En visitant un premier baraquement, Chris remarque une curieuse fiole phosphorescente au sol, aussitôt chapardée par un macaque. Puis il fait connaissance avec le caractère bien trempé d’Eva, une jeune occidentale comme lui, installée juste à côté du dispensaire. Eva œuvre en fait pour une fondation baptiste et maintient tant bien que mal une antenne médicale pour les villageois. Un jour, Chris neutralise un orang-outan qui ravage les locaux d’Eva, à l’aide d’une seringue hypodermique… et les deux jeunes gens font plus intime connaissance le soir même. La même nuit, Chris surprend un macaque en train de lui chiper sa lampe-torche et il le poursuit à travers la jungle. Il aperçoit alors une excursion nocturne de rebelles, se couche au sol et… se pique comme un idiot à sa propre seringue hypodermique. Quand il se réveille bien des heures plus tard, ce n’est pas sa lampe torche qu’il ramasse à ses côtés, mais l’énigmatique fiole trouvée le premier jour. Le lendemain, il la dépose à un laboratoire d’analyse en ville, pour un examen approfondi de son contenu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tandem d’auteurs qui anime déjà la série Blue space (chez Glénat) récidive aujourd’hui chez 12bis pour ce thriller d’aventures contemporaines, aux accents militaires et écologiques. Cette mise en bouche plante essentiellement le contexte – une mission humanitaire dans la jungle, des rebelles alentours, une idylle compliquée, une problématique pharmaceutique encore mystérieuse – et se termine en plein « marasme » (restons vagues pour conserver le suspens). Deux tomes restent à venir pour permettre de relier les différentes pièces du puzzle, à savoir la fiole retrouvée, les gélules prises par Eva et l’« évènement » final. En attendant, on se frotte aux forces et aux faiblesses respectives et habituelles des deux auteurs. D’un côté, le scénariste Richard Marazzano s’empare d’un réjouissant sujet de pointe et déroule une narration moderne, sur des dialogues qui sentent le vrai… mais la limpidité n’est pas toujours évidente. D’autre part, Chris Lamquet bidouille toujours astucieusement avec ses palettes infographiques, pour un rendu visuel lui aussi très technique, mais pas toujours très « agréable » à l’œil. Au-delà de la dissertation sur le sens du beau, la technique employée dérive en effet parfois sur des incohérences focales (des premiers plans grossiers ou pixellisés, et des backgrounds ou textures de fond affinées) et un aspect brouillon sur certaines cases. Mais on ergote, car cet épisode pilote se révèle tout à fait prenant et engageant.