L'histoire :
Au printemps 2013, la reporter Caroline Russo se rend en TGV à l'hôtel Carlton de Cannes, à l'occasion de l'anniversaire des 100 ans du mythique palace. Un homme en tenue d'époque se présente bizarrement à elle à sa sortie de la gare : il se nomme Maxence de Castejaloux et l'invite cordialement à monter dans un fiacre, à destination de l'hôtel. Chemin faisant, il commence à lui retracer la genèse de la construction de cet imposant bâtiment en front de mer. En effet, celui-ci fut initié par le grand duc Michel, prétendant au trône de Russie. Son architecture fut alors confiée à Dalmas et son financement fut arrangé par l'homme d'affaire Henri Ruhl. On dit même que les deux célèbres coupoles qui ornent ses tours furent directement inspirées par les seins de la « Belle Otéro », une célèbre courtisane de l'époque. Caroline et Maxence arrivent alors devant l'hôtel... mais Caroline peut seule emprunter le célèbre tourniquet de l'entrée, car son guide a mystérieusement disparu. Tout en lui faisant une première visite des lieux, l'intendant la conduit alors jusqu'à la suite « Françoise Sagan », au 6ème étage. Puis alors que Caroline prend ses quartiers, Maxence refait son apparition et l'invite dans son « antre », car il se considère comme le gardien du temple...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au printemps 2013, nous fêterons les 100 du prestigieux hôtel Carlton de Cannes. A cette occasion, Nelly Moriquand et Fabien Lacaf nous convient à cet album en one-shot, qui est tout autant une visite guidée qu'un historique en bande dessinée du palace azuréen. Or comme nous le rappelle en préface Gilles Jacob, actuel président du Festival de Cannes, avec le temps l'histoire du Carlton s'est intimement liée à celui du festival. De fait, le scénario, tout instructif soit-il, tourne finalement au catalogue d'anecdotes et de rencontres notables. Au grès des évènements retracés, on croise moult acteurs et célébrités qui ont ponctué la vie du palace, la Belle Otero au premier rang (c'est d'ailleurs aujourd'hui le nom de la salle de restaurant). Si le travail de recomposition des lieux est exhaustivement et joliment effectué par Lacaf, le dessinateur ne cherche pas vraiment à caricaturer les nombreuses personnalités qui ont hanté les lieux. Le biais narratif est celui d'une journaliste répondant à l'invitation de cet anniversaire, et dont le séjour est accompagné et guidé par un personnage aussi folklorique qu'anachronique. En fantomatique érudit, Maxence Casteljaloux n'ignore rien des arcanes et de l'histoire du Carlton. Il lui propose donc un voyage dans les différents lieux et les époques... et aura tendance à disparaître purement et simplement sans prévenir. Cette mécanique onirique est bien entendu un prétexte à faire un tour complet du site... et sur ce plan, cet album remplit pleinement sa fonction.