L'histoire :
Le curé de Camaret, La p’tite Huguette, Allons à Messine, Charlotte, La digue du cul, En revenant de Nantes, Le plaisir des Dieux, Père Dupanloup (plus connu sous le nom de Bali-Balo), De profondis Morpionibus… Si au moins un de ces titres vous est connu, il n’est nullement besoin d’en expliciter les contenus. Si vous n’en connaissez aucun, passez votre chemin : mieux vaut vous intéresser aux cantiques de la dernière édition de l’évangile. Ce recueil contient en effet les paroles de 45 chansons « paillardes » connues ou moins connues, qu’on appelle aussi chansons de « salles de garde ». C’est-à-dire licencieuses, égrillardes, érotiques, salaces, graveleuses, scatologiques, éthyliques, mais surtout facétieuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Allez, puisque le moment est à la gaudriole (il en faut), faisons une petite incartade à notre cœur de cible : le présent ouvrage n’est pas une bande dessinée à proprement parler, mais un recueil de chansons paillardes illustrées. Il n’y a donc pas de scénariste, étant donné que la plupart de ces chansonnettes égrillardes, populaires et imagées ont été transmises de générations en générations sans que quiconque (ou presque) en revendique la paternité. Afin de raccrocher in extremis les lecteurs les plus attachés à notre patrimoine culturel, précisons tout de même que l’inspiration de cet humour bien gras est exactement rabelaisienne. Certain peuvent aussi se rappeler de l’intention originelle politique de ces vers, visant une libération sociale, bien plus qu’une perversion gratuite. Bref, ici, en marge des paroles imprimées, un petit dessin générique, proposé par Eric Godeau, se rapporte gentiment aux situations, dans un style humoristique maîtrisé qui n’hésite pas à être explicite. Ce dessin n’était sans doute pas indispensable à la transmission du patrimoine carabin et franchouillard. Ou en tout cas moins que les partitions des musiques (même minimalistes), qui manqueront ici cruellement à ceux qui n’ont pas eu la chance d’en entendre et mémoriser les airs. Le dessin a toutefois le mérite de se rapporter aux sujets, d’être dans le ton et d’aérer la composition de l’ouvrage. Ledit ouvrage a cela de pratique qu’il est petit, souple et qu’il tient dans la poche arrière d’un jean’s. Il se révèle donc indispensable pour les locataires des amphithéâtres qui souhaiteraient rehausser la qualité des débats et mettre le minimum d’ambiance requise en ces lieux. Zob, zobi !