L'histoire :
La France a toujours mis un point d'honneur à disposer d'hommes d'exception pour défendre ses intérêts supérieurs. Une politique commune à de nombreuses grandes nations. Francis Lagneau, spécialiste des grands nettoyages, Eusebio Cafarelli, qui ne manque jamais de se confesser après avoir exécuté ses basses œuvres, Boris Vassilief, un esthète de la nitroglycérine, et Hans Muller, un exquis tireur d'élite, sont réunis à l'occasion de l'enterrement de son excellence Bernard Shah. Même les ricains ont envoyé un émissaire de leurs services secrets, John O'Brien, aux mallettes gavées de dollars. Il faut dire que le regretté s'était entiché d'acquérir masse de brevets aux vertus nucléaires...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des films intergénérationnels, de ceux devenus cultes parce qu'ils sont indémodables et bien sûr, Les Barbouzes, se compte parmi eux. Tout le monde le sait, « un barbu, c'est un barbu, trois barbus, c'est des barbouzes ! ». Philippe Chanoinat et son complice Charles Da Costa, qui n'en sont pas à leur coup d'essai, remettent donc ça allègrement avec la complicité des éditions 12 Bis. On a désormais l'habitude du format à l'italienne et de la mise en page récurrente : sur celle de gauche, un texte qui re-situe chaque scène-clé, un peu comme un découpage des temps forts du long métrage. Un second texte est consacré à chaque personnage, dressant un portrait psychologique assez court, mais toujours savoureux. L'esprit des dialogues et de l'humour de l'œuvre du film y sont magnifiquement respectés. Nul doute que George Lautner lui-même (le réalisateur) approuve. Page de gauche, c'est la régalade de la rétine : Da Costa pose ses caricatures magistrales, où les acteurs sont croqués dans des poses inspirées des photos du film. En toute logique, ce n'est pas l'effet de surprise qui gagnera la conviction du lecteur, mais la fidélité à l'œuvre originale et le splendide hommage rendu à tous ces artistes d'antan. On se surprend même à refermer le bouquin et à regretter que la fin arrive si vite. Ah, nostalgie, quand tu nous tient...