L'histoire :
Mark vient de fêter ses 45 ans à Berlin, où il travaille pour Interpol. Spécialiste des circuits de blanchiment d'argent, autonome et expériementé, il profite d'une certaine routine et d'une qualité de vie appréciable. Lorsque son supérieur hiérarchique le convoque pour lui annoncer une soi-disant bonne nouvelle, Mark devine que les ennuis vont commencer. Il apprend sa mutation à Shanghai et comprend qu'il va perdre son confort de vie, en même temps que sa belle petite amie berlinoise. A son arrivée en Chine, il se voit affecté un jeune adjoint lituanien à peine sorti de l'école, Vladimir, ainsi qu'un agent de liaison avec la police chinoise, une jeune femme toute aussi jeune que Vladimir. La première affaire de Marc lui est imposée par les évènements. Le meurtre sauvage d'un jeune homme accro à Realm of Adventure, un jeu online où les joueurs plongent dans un monde virtuel, lui est confié d'autorité par les services américains et chinois, étrangement unanimes. Marc découvre alors ce que sont les « no-life », ces accros du jeu vidéo coupés du monde réel. Mais alors qu'il continue de se demander en quoi cette affaire concerne sa spécialité, les évènements s'accélèrent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Avec mon bol, ils vont me refiler un ado avec un jean en bas du cul. Merci beaucoup, je préfère vous garder ». En mettant ces propos dans la bouche de Mark, enquêteur bougon mais expérimenté, Matz a réussi son coup. Le premier épisode de cette nouvelle histoire en trois tomes est efficace et accrocheur, comme un très bon film américain, avec son personnage central qui avance en râlant. Le scénariste du célèbre Tueur réutilise ici le principe de la voix off qui a fait le succès de sa série phare, mais à plus petite dose, et surtout avec plus de légèreté et d'humour. La montée en puissance du suspense est par ailleurs imparable, ne laissant au lecteur aucun temps mort. La mise en images de ce thriller est soignée. Le lecteur prend une vraie claque lorsque les personnages arrivent à Shanghai, un peu à la manière des paysages de villes chers à Philippe Francq, le dessinateur de Largo Winch. Fabien Bedouel montre avec cet univers urbain une nouvelle facette de ses capacités. Il va bien plus loin que « faire le job » et donne une vraie patte visuelle à cette enquête contemporaine. Avec son héros attachant, ses personnages secondaires très affirmés et une mise en scène ultra efficace, OPK a tout pour plaire à un large public. On referme en tout cas ce premier album avec la satisfaction d'un vrai bon moment de détente, et déjà on trépigne dans l'attente du tome 2.