L'histoire :
Zack et Willie aiment le canapé. Le canapé, à condition qu’il soit devant la télé et de préférence encombré de nourritures grasses, en boîte ou en sachet. Et si la chaine satellite piratée chez le voisin a l’ingénieuse idée de diffuser l’intégrale de Johnny Parano ou Scènes de Crimes, pas question d’en louper une miette : indispensable pipi-canette au menu. Si nos 2 compères sont sur la même longueur d’onde (à condition que l’un des 2, pour étancher sa soif, n’ait pas utilisé le fameux récipient servant à l’autre pour se soulager), il en est rarement de même avec les filles. En effet, soit elles commettent un crime de lèse-majesté en touchant la zapette, soit elles n’apprécient guère le délicat fumet dégagé par aisselles, chaussettes ou haleine de potentiels amants plus amateurs de reality-shows que d’eau ou de savon. Alors pour compenser, il y a la musique, le groupe, les heures passées à préparer les interviews ou à imaginer comment dépenser l’argent. Faudrait juste penser à composer un premier morceau… et puis s’acheter une guitare aussi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En voilà deux sur lesquels il ne vaut mieux pas trop compter pour payer vos retraites. Deux qui connaissent chaque micron carré du velours de leur canapé. Deux capables, encore, de reconnaitre la zapette à l’odeur et de se taper du ravioli froid n’importe quand. Bref, Zack (le matou) et Willie (le toutou) sont deux bons gros glandeurs ayant bien du mal à s’extraire de leur appart’ et de son capharnaüm rassurant. On vous laissera le soin de déterminer s’il s’agit là de deux dignes représentants de notre vaillante jeunesse ou si, à l’inverse, la caricature pousse un poil le bouchon. Toujours est-il qu’ils nous font bien rire, au rythme d’un gag-planche les laissant se débattre avec leurs potentielles conquêtes, leurs plans téloche ou leurs pas de projets : des salves humoristiques pour grands garçons (mais n’ayant pas trop dépassé la date de péremption non plus) pas toujours politiquement corrects, mais efficaces et synchrones, avec une certaine réalité (bin pas la votre évidemment !). Le coup de crayon parfaitement adapté s’accommode en particulier du choix zoomorphique, en se jouant de l’expressivité des faciès (ou plus souvent de leur inertie) des 2 gaguesques anti-héros. Une bonne idée, en tous cas, de les réunir dans un album rien que pour eux. Chien et chat, maitres es fainéantise et proscratination, égrainaient en effet à l’origine leurs aventures « loosesques » chaque semaine dans le magazine Spirou. Longue vie donc à ses deux là. A condition que l’idée de vivre sous notre toit ne leur viennent pas trop rapidement…