L'histoire :
Monsieur le maire tente de réveiller les consciences civiques de ses petits villageois en les exhortant à faire la Révolution. Ce n'est pas leur faute s'ils sont devenus veules ou hypocrites, mais celle des affameurs de peuples qui les ont encouragés dans leurs désirs les plus lâches et se sont emparés de leur temps de cerveau disponible pour piquer leurs sous... Problème : ces villageois sont privés de courage, d'audace et d'ingéniosité... Comment faire la Révolution quand on a été endormi trop longtemps ? Demandez à la ferme des animaux et à leur chef, le Grand Maki Katta, souverain d'une dictature qu'il a mise en place à la suite d'une Révolution contre les salauds de Wall Street et dirigeants de tout poil...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’ACCFA est une association qui souhaite promouvoir différents univers, riches et complémentaires. Dans ce but, une collection a été créée, Zik&Bulles, dont l’ambition est d’associer musique et BD, tout en réunissant des artistes ou auteurs partagent une vision commune du monde. Marie de Monti, déjà auteure de livres jeunesse, et Alexis HK, auteur-compositeur français qui sort son cinquième album, ont donc eu pour ambition de mettre en image la chanson César, issue du nouveau CD du musicien intitulé Le dernier présent. Il y est donc question de politique-fiction traitée sur un mode farfelu et délirant, ponctué de langage « djeunz » et de mots en anglais, rythmé aussi par les envolées rhétoriques d'un maire jamais avare de blague et toujours prompt à électriser les foules par sa harangue énergique. Marie de Monti use d'un trait minimaliste vif et léger, tout à fait raccord avec le ton de la Révolution qui tourne à la blague potache. Alors on sourit gentiment sans pourtant s’esclaffer, suivant la marche d'une Révolution dévoyée mais unificatrice, où les animaux, comme chez Orwell, viendront en apprendre un peu plus aux hommes sur la manière de renverser un gouvernement. Amusante et enlevée, cette comédie sociale a pourtant du mal à convaincre totalement, car le récit a tendance, par son côté improvisé, à s'enfermer dans un enthousiasme effréné source de confusion, finalement assez peu communicatif. On préfère le CD d'Alexis HK, celui d'un chansonnier faussement nonchalant aux musiques entêtantes, pour un résultat sobre et classique à la fois, mélancolique mais joyeux, et tout à fait plaisant. Une belle initiative et un concept intéressant malgré tout.