L'histoire :
Zéphyrelle s’entraîne chaque matin avec le vieux Gunfron. Elle apprend l’art du combat avec ce vieux grincheux unijambiste, compagnon de guerre de son père, héros de la grande cité de Slarance. La jeune femme travaille dur et maîtrise les arcanes du déguisement. Elle prend son métier à cœur, même si elle est au plus bas de l’échelle des espions de la Cité : agent subalterne. Ib Morkedaï, le dynarque à l’extraordinaire longévité, lui annonce que ses agents font l’objet d’une purge, assassinés les uns après les autres. Pire : une mystérieuse épidémie décime les populations les plus pauvres de la cité. La jeune espionne doit mener l’enquête – ce qui l’enthousiasme – mais avec tact – ce qui lui pose quelques problèmes… D’autant que l’équilibre politique de la Cité est de tout temps précaire, fondé sur une coalition de 7 ducs. Ou plutôt de 6, depuis que le duc de Feluche, ruiné, s’est suicidé. Le plus puissant des prétendants, le duc de Plucharmoy, emploie le meilleur cuisinier de la ville, un artiste, Fanalpe. Celui-ci, amoureux du travail bien fait, a un problème : il est de plus en plus difficile de trouver du bon blé dans la cité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le label Bad Wolf a pour devise : de la fantasy et de l’esprit. Lancé à l’automne 2016, il a permis de découvrir les premiers romans de scénaristes BD prolifiques et talentueux, Isabelle Bauthian (Anasterry), Audrey Alwett (Les poisons de Katharz) et un autre boulimique, Christophe Arleston. Le roman d’Arleston se déroule dans une cité au jeu politique fin et complexe, dominé par un dynarque tout puissant, au flair et à l’intelligence rares. Son héroïne fait penser à l’humano-trolle Waha de sa série Trolls de Troy : guerrière fine et puissante, elle est pleine de ressources mais peut, malgré sa finesse physique, être un peu bourrine de temps en temps, et naïve aussi. Elle est en tout cas très attachante, et la suivre est un plaisir de légèreté et de fraîcheur. L’autre héros, le cuisinier Fanalpe, est aussi frais et intelligent, mais avec aussi une bonne dose de naïveté. Ils ne manquent ni l’un ni l’autre de courage et d’inventivité, mais subissent assez souvent les évènements. Les manipulateurs ne manquent pas dans Slarance, et survivre n’est pas simple. Le récit d’Arleston est enlevé, plein de jeux de mots et rythmé en diable. Il est fin et drôle, mais l’intrigue est assez simple. On ne s’en plaint pas, car on passe un bon moment, mais on sent qu’Arleston peut faire bien mieux, bien plus dense et complexe. Le coup d’essai est un bon coup, même si ce n’est pas (encore) un coup de maître. Enthousiasmant, c’est sûr. On attend la suite !