L'histoire :
Il était une fois… une fille que j’ai rencontré deux fois ! : C’est une histoire recommencée huit ans après, au pied de Montmartre. Des heures – des années ! – qu’ils se cherchaient pour enfin se (re-)trouver. C’est grâce au net que cela s’est (re-)fait. Elle postait des mails énigmatiques ; il lui fallut du temps pour les déchiffrer. Au final, elle lui laissait chaque fois son numéro de téléphone. Il finit donc par l’appeler et les voilà aujourd’hui face à face, sans savoir quoi se dire. Il cherche en vain. Alors, il sourit. Puis elle brise la glace, tout simplement. Visiblement, ils sont heureux de se retrouver, elle comme lui, et ils partent en balade, droit devant eux, se racontant leur vie. Quand vient l’heure de se séparer, il meurt d’envie de l’embrasser. Mais il n’ose pas. Peut-être qu’elle, n’en pas envie. Peut-être qu’elle, ne l’aime pas. Un jour promis, elle le reverra. C’est sûr en fait, ça s’est bien passé. Sans doute aussi qu’il se fait des idées…
Papa, Maman, une maladie et moi ! : Le Papa de Davy, c’est une force de la nature. Jamais il ne faiblit ! Il est si fort qu’il a survécu à un anévrisme au cerveau il y a quelques années. Depuis, il déteste les hôpitaux. Moins il voit les médecins et mieux il se porte. Mais depuis peu, le Papa de Davy perd du poids. Il prend en cachette des cachets mais la Maman de Davy, elle le sait. Son mari couve quelque chose : il est gravement malade…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Y’a de l’idée, c’est indéniable ! Outre un verbe facile et un talent certain pour accrocher son lecteur, Davy Mourier sait user d’astuces pour arriver à ses fins. Graphiquement, si l’auteur n’est sans doute pas capable d’égaler les prouesses d’un Gibrat – ou plutôt d’un Larcenet (dans un registre plus modeste et comparable) – il compense par une composition intelligente, faite d’un premier plan crayonné couplé à des décors photos. Découpage des planches en gaufrier, clichés habillés d’encrages noir et couleurs, personnages épurés, semi caricaturaux, etc. A défaut d’être transcendant, le tout offre un ensemble dans l’air du temps, original et moderne. Une première histoire en un sens, puis une seconde sans dessus dessous, complètement retournée ! La première parle, avec une gravité relative, d’un amour somme toute à prendre avec légèreté ; la seconde peine à masquer une angoisse grave devant la maladie qui gagne… « Heureusement qu’il y a l’humour (…) qui déplace et éloigne la réalité », écrit en substance notre jeune auteur. Poète sans doute à ses heures, au point de citer Brel (et de confesser son amour sur des feuilles de papier dessinées !), Davy Mourier réussit à partager ses états d’âmes sans nombrilisme ni ennui. Sujets d’intérêt universel, l’amour comme la maladie touche tout le monde. Un album réalisé et édité avec esprit, côté pile comme côté face. A découvrir.