L'histoire :
Dans la toundra des steppes du Nord, Maansi, un jeune Nénèt, accompagné de son fidèle compagnon Noho, son chien loup, prend la route de Novgorod. Au même moment, dans le château du Prince Nevsky, une délégation de Novgorod demande de l’aide car les chevaliers teutoniques, une armée de plusieurs milliers d'hommes, dont le tiers à cheval, menace la ville. De son côté, Maansi poursuit son chemin vers Novgorod et les différentes rencontres sur le chemin lui annoncent l’imminence d’un grand danger. Chassant dans les steppes, Maansi aperçoit quatre cavaliers mongols de la Horde d’Or, armée de Batu Khan, digne petit-fils de Gengis Khan, le fléau de Dieu. Le jeune garçon prend ses jambes à son coup, mais les chances de leur échapper sont très minces. Les quatre cavaliers foncent sur lui. Se retournant brièvement, Maansi se rend compte qu’un cavalier est déjà sur lui, mais il n’est pas accoutré comme les quatre autres. Ce dernier lui ordonne de grimper sur le cheval ; et en quelques secondes, ils sont la cible des flèches des Mongols. L’homme réussit habilement à éviter, avec sa monture et Maansi, la première salve de flèche. Mais lors de la seconde salve, une flèche vient se planter dans la patte du destrier. L’animal se cabre et propulse les deux hommes dans la pente rocheuse le long du chemin. Les quatre cavaliers Mongols en sont certains, ils n’ont pas pu survivre à cette chute.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs nous proposent un album fantastique ancré dans des évènements historiques du XIIIème siècle. Le scénario imaginé par Martin et Xavier Etxeberria oppose la marche forcée des armées sanguinaires versant le sang et brûlant tout sur son passage, à la quête personnelle d’un homme afin de trouver un sens à la vie après la mort de l’être aimé. Le contraste est saisissant entre ces deux fils conducteurs de l’histoire qui se recoupent ponctuellement. Les thèmes abordés comme le deuil, le sens de la vie, l’abandon des anciennes religions, la vengeance, etc. sont nombreux, mais pour le moment peu développés. Au niveau du dessin, il existe une distension entre les fonds de case plutôt plates et sobres quand l’intrigue se trouve dans la civilisation, en particulier dans les décors des châteaux, et les paysages détaillés et riches, lorsque l’intrigue se trouve en extérieur et dans les rochers. Dans un style réaliste, Aritz Trueba livre un bel album très conséquent, d’un peu plus de 200 planches à travers les steppes et les montagnes de l’Asie du nord. In fine, le scénario de ce premier opus traite de nombreux sujets très intéressants qui, au vu de la taille de l’album, va laisser le lecteur dans l’attente du prochain pendant un petit moment...