L'histoire :
Bastet est une chatte qui vit paisiblement avec sa servante, Nathalie. Elle pourrait passer ses journées à manger et dormir, mais elle s’est plutôt mise en tête d’établir une communication inter-espèces. Alors qu’elle tente une énième connexion avec une souris à travers l’appartement, un bruit de mitrailleuse résonne à l’extérieur. Décidément, ces humains sont difficiles à comprendre. En regardant la scène, elle ressent l’agressivité, la mort et la douleur. Le soir venu, alors qu’elle observe les humains en pleurs, en train de se recueillir sur le lieu de l’attentat, elle observe un nouveau chat dans l’appartement d'à côté. Après une tentative d’approche loupée et le sentiment de honte qui ne la quitte pas, elle apprend que le nouveau s’appelle Pythagore. C’est un chat de laboratoire possédant, d’après ses dires, un troisième œil. C’est ni plus ni moins qu’une prise informatique de type USB. Grâce à lui, Pythagore peut comprendre comment fonctionne l’humanité et à travers elle, tout l’univers. En quelques semaines, la folie de l’homme l’a poussé jusqu’à son extinction. Bastet et Pythagore doivent s’associer pour survivre et prendre l’ascendant sur une autre espèce qui prolifère dans l’ombre : les rats.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le retour de l’éditeur Albin Michel dans le microcosme de la bande dessinée implique l’adaptation de romans déjà paru chez l’éditeur. C’est en quelques mots, la genèse de l’adaptation du roman de Bernard Weber au 9éme art. Force est de constater que cela fonctionne plutôt pas mal. Le postulat de base est très simple : dans sa folie meurtrière, l’espèce humaine s’entre-tue. Les chats doivent alors s’unir pour survivre et contrer la montée en puissance des rats. Les auteurs, Pog au scénario et Naïs Quin au dessin, offrent un roman graphique de 140 planches enlevé et touchant. Le scénariste Pog réussit à synthétiser l’essence et l’ambiance du roman de Werber, un pavé de 320 pages. C’est un travail particulier et difficile d’adapter un roman littéraire en bande dessinée. Il faut décortiquer le roman, reprendre les dialogues, synthétiser certains passages, voire couper dans le gras et retranscrire les longues descriptions du roman dans un univers graphique. Le travail est titanesque. Bien sûr, les lecteurs du roman pourront être déçus des coupes et raccourcis, mais ce travail est essentiel pour adapter au mieux un roman. Comme pour l’adaptation au cinéma d’un roman lorsque l’acteur choisi ne correspond en rien au portrait-robot que le lecteur a eu le temps de peaufiner et imaginer lors des longues soirées de lecture. Au niveau du dessin, Naïs Quin nous embarque dans non univers graphique avec un trait semi réaliste et parfois acéré, voire déformé, le tout dans une ambiance parisienne post-apocalyptique. L’appréciation graphique est très suggestive lorsque ce dernier sort du cadre ou est décalé. A première vue, le style graphique ne va pas plaire à tout le monde ; un passage chez votre libraire préféré est indispensable pour y jeter un œil. Les auteurs offrent une adaptation intéressante du livre de Bernard Werber qui permettra de faire un premier pas vers l’œuvre littéraire de l’auteur.