L'histoire :
En déambulant sur un marché, Daniel Cohen, économiste de profession, ne peut s’empêcher de raconter la grande Histoire du capital, au grand dam de sa fille qui aimerait juste acheter des carottes sans cours magistral. C’est mal connaître Daniel Cohen, qui a la pédagogie dans le sang et qui n’a de cesse d’essayer de remonter aux origines de notre système économique actuel pour mieux le comprendre. Tout commence avec les chasseurs cueilleurs. Puis vient l’invention de l’agriculture suite à la sédentarisation des populations. La création de l’argent, la démographie croissante, l’expansion des territoires, les colonisations, puis la compétitivité globale qui mènent au capitalisme d’aujourd’hui. Daniel Cohen explore toutes les théories et se met en scène aux côtés de ses illustres prédécesseurs comme Adam Smith, Karl Marx ou encore Milton Friedman pour arriver à un constat objectivement pessimiste, vu l’impact de l’homo economicus sur l’environnement.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aude Massot, qui s’est illustrée dans les récits documentaires comme Une saison à l’ONU ou chronique du 115 adapte le livre éponyme de feu Daniel Cohen en bande dessinée, pour toucher un plus grand nombre de lecteurs que ceux des livres d’économie, pas franchement sexy à première vue. Grâce aux illustrations et une légère dose d’humour, l'ouvrage théorique devient accessible, ludique et propose une réflexion sur l'économie, tout en invitant le lecteur à repenser ses propres choix et leur impact sur le monde. L’ouvrage est dense, alterne entre Histoire, schémas et scènes de la vie quotidienne de Daniel Cohen et en fait un ensemble plutôt digeste à la lecture. Cependant, malgré la figure de Cohen qui nous apparait sous les traits d’un sympathique professeur, passionné par son histoire, Homo Economicus a les mêmes limites que les autres ouvrages de ce genre : intéressant dans son sujet, agréable à suivre par sa forme, mais peu passionnant comme objet artistique. Néanmoins, Homo Economicus a surtout une visée didactique et en cela le pari est réussi et a le mérite de rappeler que ce monde dominé par le néo-libéralisme et les inégalités qu’il engendre, ne peut que courir à sa propre finitude. Sinon, ça va, vous ?
