L'histoire :
Jane Doe est un cas clinique rare. Alors qu’elle conduisait sa voiture, une balle a traversé son pare-brise pour lui perforer le front. Miraculeusement, les zones endommagées de son cerveau n’ont pas provoqué sa mort. Elles ont seulement effacé ses souvenirs, en même temps que l’espoir de les retrouver un jour. On lui a donc tout simplement donné le nom conventionnel attribué par la police aux cadavres féminins non identifiés : Jane Doe. Après quelques temps passés à l’hôpital, la belle inconnue fait une crise d’hystérie pendant laquelle un homme tente de l’étrangler. Le professeur Crook lui propose alors de se retirer dans une de ses maisons . Des réflexes étranges reviennent alors à Jane. Ceux d’une personne en proie à une peur paranoïaque du complot...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaissait l’amnésique, incarné par XIII, remuant ciel et terre pour retrouver ses souvenirs. On a pu découvrir plus récemment, dans le Jour des Magiciens, le cas d’une jeune fille seule à avoir conservé la mémoire dans un monde d’amnésiques. Voici Jane Doe, au cerveau effacé et donc sans passé. Le thème de la perte de la mémoire passionne les auteurs de BD. Et heureusement pour nous, le sujet semble les inspirer ! Au scénario, Philippe Brussolo adapte son propre roman paru aux éditions du Masque en 1996. Servie par une écriture intelligente, au style précis et direct, l’intrigue fonctionne parfaitement. Les dialogues de cet écrivain bardé de prix littéraires, sonnent justes. Les mots sont choisis avec un soin minutieux et apportent une grande précision à la narration. Enfin, Gérard Goffaux prête un graphisme très américain à cet édifice, assurant par là une lecture facile et fluide. On ne connaît pas encore la vie de Jane Doe, mais elle mérite déjà qu’on s’y attarde.