L'histoire :
En moins de 3 mois, Pier Walberg est passé du simple statut de prof de math anonyme et grassouillet à celui de grand chef d’orchestre adulé des foules. Il doit cette réussite fulgurante à une faculté de télékinésie qu’il a mystérieusement acquis le 6 octobre 1998 sur l’aire d’autoroute de la Maison Dieu. Dès lors, il a pu agir sur les objets et les êtres. Mais il n’est pas le seul : ils sont neuf à être passés ce jour-là à cet endroit. Depuis, tous sont dotés de pouvoirs incroyables. Ainsi, son collègue prof de sport Philippe Baron a décroché un podium olympique. Mais à attirer sur eux les feux médiatiques, ils se sont fait repérer par les autorités. Ils représentent un danger colossal pour l’humanité. Conscients d’être traqués pour être détruits, Pier et Philippe sont en cavale. Ils ont été repérés et rejoints par une télépathe, Agathe Leroy, qui a su se faire plus discrète. A trois, ils tentent de rallier les autres « élus ». Parmi eux, l’écrivain Paul Manoukian a profité de sa faculté de pouvoir traverser les murs pour dérober la couronne d’Angleterre, à la manière de « la marque jaune »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les supers pouvoirs dont sont doués nos héros n’ont pas grand-chose à voir avec ceux disproportionnés et grandguignolesques des comics américains. Les facultés télépathiques dont ils ont hérités sont issues des désirs intérieurs et personnels des hommes. Pour certains, il s’agit de lire dans les pensées, de communiquer par télépathie, d’agir sur la chance ou les évènements, de décupler ses capacités physiques ou de passer au travers des murs. Chez les autres, ce pouvoir est utilisé pour palier leurs névroses : se faire oublier, effacer un passé douloureux ou une propension à enfanter en surnombre. Tout en révélant nos propres frustrations, Rodolphe concocte un thriller fantastique absolument palpitant. Il en profite pour rendre hommage à deux maîtres du fantastique : Marcel Aymé (Le passe-muraille) et Edgar P. Jabobs. Les trois premières planches de ce troisième tome reprennent case par case le découpage et la mise en scène de La Marque jaune. Et sous le pinceau de Nathalie Berr, le dessin n’y perd pas vraiment au change. Réaliste, expressif et de toute beauté, son trait nous fait partager cette aventure, qui d’album en album, devient progressivement de plus en plus passionnante. Plus c’est long, plus c’est bon.