L'histoire :
La légende dit que Douram, le dieu créateur, ne pouvait se résoudre à détruire quoi que ce soit dans le monde qu'il avait créé. La destruction étant nécessaire à l'équilibre et l'harmonie de cet univers, il engendra une créature, Dahaak, pour le remplacer dans cette sale besogne. Mais dans sa folie destructrice Dahaak menaça d'éliminer son créateur qui le condamna à l'exil dans les lointaines terres du Nord. Urbald, du clan Nalkath, farouchement opposé au clan des Wooka, a commis le double sacrilège de tuer le Shaman des Wooka et de séduire Annicia, la fille de Jastar, chef du clan ennemi. Poursuivi par les hommes de Jastar, Urbald se voit contraint de traverser le pont de l'oubli qui le mène alors sur les terres de Dahaak. Cette expérience va changer à jamais Urbald qui, de retour sur les terres de Jastar, n'est plus qu'un guerrier déshumanisé et assoiffé de sang. Sa rencontre avec Hailyn le scribe, Saskya la voleuse et les enfants Iselle et Kernel sauvera-t-elle son âme ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tous les ingrédients de l'heroic-fantasy sont ici réunis : le héros affrontant une malédiction, corrompu par un pouvoir qu'il ne maîtrise pas, la rencontre avec une communauté de personnages hétéroclites, un mystérieux objet-artéfact (le masque) que le Mal tente de se réapproprier… Le tout sur un mode narratif rendu lourd par l'intervention soporifique du scribe Hailyn distillant au fur et à mesure des éclaircissements nécessaires à une histoire bien embrouillée par l'absence de repères chronologiques. Les personnages secondaires, à peine effleurés, semblent correspondre aux stéréotypes du genre. Mais si le scénario est on ne peut plus classique, il faut reconnaître qu'il est soutenu par un dessin magnifique, appuyé par des couleurs certes sombres mais qui nous plongent directement dans la rudesse de ces terres dévastées et enneigées. Cependant, les poses trop statiques des personnages et le cadrage très classique rendent les scènes de combat si peu dynamiques qu'elles en perdent toute intensité. Si bien qu'au terme de ce premier tome, on se fiche complètement qu'Urbald retrouve ou non son humanité. On serait plus intéressé par la tentative d'humanisation de Dahaak, mais celle-ci n'est même pas évoquée. Restent de magnifiques planches mais cela ne suffit pas à faire de La Geste écarlate un album incontournable sur le créneau surchargé de l'héroic-fantasy.