L'histoire :
Eric, Sal et Damien, de jeunes adultes se préparent pour aller à une fête d’halloween dans les bois. Pour passer le temps tout en préparant la soirée, ils s’affalent dans un canapé, boivent et prennent de la drogue. Ils forniquent dans les buissons, tabassent un type déguisé en cow-boy puis Damien se fait écraser par une voiture. Le père de Marie rentre chez lui après sa journée de travail. Dans son jardin, il trouve une cannette de soda vide. Calmement, il ouvre la porte d’entrée, regarde ses filles dans le sofa et s’arrête sur Denis, le petit ami de Marie. Il lui balance la cannette vide en pleine tête. Le soir, le père de Marie fantasme sur Sal, une amie de sa fille qui est venue dormir chez eux quelques jours plus tôt. Il se l’enfile. Le lendemain, il va à la cafétéria où cette dernière travaille et découvre Denis en train de la draguer. Il suit les jeunes gens jusqu’à une soirée bien trash à laquelle sa fille participe. Karine, 22 ans, travaille dans un bowling pour le compte de Becker, un vieux libidineux. Elle lui lave et repasse son linge, et cela l’écœure. Pourtant, le corps flétri de Becker l’attire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici quelques tranches de vies à ne pas mettre dans n’importe quelles mains. Réservée aux adultes, cette BD a un puissant aspect poisseux, malsain. Ces jeunes adultes passent leur temps à s’essayer à de nouveaux échanges sexuels, transcendés par la prise de drogue, sous le regard malveillant des adultes qui les entourent. Ces chroniques d’une société en dégénérescence vous mettent réellement mal à l’aise, d’autant plus qu’elles sont formidablement racontées, avec un détachement incroyable de la part des auteurs. Au scénario, Pirus n’a aucune complaisance ou même sympathie pour ses personnages. Il tisse ici une vision bien morne des rapports humains et amoureux. Le sexe n’est même pas un défouloir, même pas un jeu, il n’y a même pas d’originalité dans les fantasmes. Tout le monde se saute parce que c’est comme ça. Le dessin de Mezzo vient conforter ce malaise avec des traits à la mode des comics américains, sorte de « ligne sombre » parfaitement maîtrisée. Il y a peu de mouvement, les saynètes se déroulent sur un rythme lent dans une obscurité permanente savamment renforcée par la mise en couleur de Ruby.