L'histoire :
Le 5 juillet, Joanne, 29 ans, traîne sur son ordinateur. Elle épluche les petites annonces. L’une d’entre elles attire son attention, déposée par un certain Emile, 26 ans, qui affirme être condamné par un Alzheimer précoce. Il recherche une personne pour l’accompagner dans un dernier voyage en France, en camping-car. Il est prêt à partir dès que possible, et pour une durée de deux ans maximum, donnée des médecins sur le temps qu’il lui reste à vivre. Il recherche une personne sans compétences médicales particulières, qui aura un bon mental pour supporter ses pertes de mémoire de plus en plus présentes et importantes, qui aime la nature, qui n’est pas effrayé par des conditions de vie précaires, et qui veut surtout partager une aventure humaine. Joanne répond immédiatement. Elle envoie un mail dans lequel elle se présente brièvement : elle est végétarienne, elle ne ronfle pas, a une bonne condition physique, et elle pratique la médiation. Surtout, elle est disponible dès à présent. Elle s’allonge sur le canapé pour boire son thé, lorsqu’elle reçoit une notification. C’est Emile, il vient de répondre à son mail. Il est dérouté de recevoir une réponse à son annonce, il pensait que ça n’intéresserait personne. Il lui propose une rencontre avant de partir pour ce long voyage. Or 700 kilomètres les séparent. Trop compliqué ? Joanne lui propose de se retrouver à une sortie d’autoroute, et de partir directement. Sans se connaître.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout le bleu du ciel est le premier roman de Mélissa Da Costa. Il a été un véritable succès de librairie, avec près de 1,2 million d’exemplaires vendus. Carbone (La boîte à musique) et Juliette Bertaudière en proposent une adaptation, mais sous un angle de vue différent. Si dans le roman, le lecteur suit le déroulé de l’histoire à travers les yeux d’Emile, ici, c’est à travers les yeux de Joanne que nous découvrons leur voyage. La jeune femme quitte tout, pour retrouver un étranger en fin de vie, atteint d’Alzheimer. Ils partent en camping-car à travers la France. En plus de vivre une aventure forte en duo, ils vont aussi cheminer seuls, explorer leurs sentiments personnels. L’escapade a une saveur légère, de vacances perpétuelles, et pourtant, la maladie fait son apparition et devient omniprésente, apportant son lot de mauvaises surprises, de tensions, de tristesse. Petit à petit, Joanne et Emile vont apprendre à se connaître, timidement, à découvrir ce qui les pousse chacun à fuir leur famille et leur lieu de vie. Emile écrit régulièrement des lettres, ou dans son carnet. Ces écrits sont proposés en fin d’album, ce qui nous permet de plonger dans ses pensées. La colorisation en bichromie alterne entre des teintes de rose lors des scènes de jour, et de bleu foncé lorsqu’il fait nuit. Le trait est rond, fluide... la dessinatrice ne s’embarrasse pas de décors lorsque cela n’est pas nécessaire. Elle souhaite se concentrer sur les émotions des personnages. Cette adaptation est à recommander aux lecteurs qui veulent retrouver l’atmosphère du roman sous un autre point de vue ; et une bonne entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas Mélissa Da Costa.