L'histoire :
Le Carmine Vault est un endroit qui se trouve bien loin de notre système solaire. Un fabuleux endroit dans lequel se prélassent des créatures joliment roulées : Les Fafinettes. Ces poupées sexy ressemblent à s’y méprendre aux humaines. Il y a bien quelques différences, mais… Et puis elles raffolent d’une étrange boisson : le « Yazoub », une sorte de mélange de Cognac et de « Pulche », un fruit d’une saveur inouïe. Une d’elle termine justement sa petite bouteille et n’a qu’une envie : en faire à nouveau couler quelques savoureux centilitres dans son gosier. Aussi, se rend-elle dans la réserve sans prêter garde. Une erreur qui permet à quelques diablesses de la braquer copieusement. Pire encore : de lui serrer si fortement le cou, qu’elle doit mettre un terme à cette vie qui venait à peine de débuter. Pour autant, une larme plus tard, la voilà parfaitement requinquée. Les Fafinettes peuvent en effet vivre 6 vies grâce au processus d’alcanisation. Chaque renaissance les rend juste un peu plus diaboliques encore. Pas de quoi effrayer celles qui sont devenues Les Hululus. De véritables pirates qui, après avoir pillé la distillerie en compagnie de leur compagnon à 4 pattes, Birtak, se préparent à une délicieuse orgie. Un petit jeu dont Birtak commence à se lasser. Lui rêve d’autre chose…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connait Fafi pour avoir créé à partir de 1994, sur les murs de Toulouse – sa ville natale – de drôles de petites poupées sexy aux formes évocatrices et colorées : Les Fafinettes. Immédiatement remarquées, ces pin-up n’ont pas tardé à faire le tour du monde, de murs en galeries d’art voire même pour représenter des marques de renoms. Aujourd'hui, cette remarquable représentante de l’art urbain offre à ses créatures un univers plus épais pour une première expérience en bande dessinée. Nous voilà donc propulsés dans leur Carmine Vault, un univers parallèle douillettement installé hors de notre système solaire. D’apparences humaines, sexy en diable, gourmandes de boissons hypnotiques et capables (« d’alcaniser ») de vivre 6 fois, les petites ont un pendant pirate maléfique : les sexys rock’n trash Hululus. Au milieu de ce panel féminin, une petite bestiole nommée Birtak (autre personnage clé de l’artiste) s’octroie le rôle principal du récit. Compagnon de route des infernales Hululus, la petite peluche se met en tête de tutoyer l’opéra Garnier pour devenir danseur étoile. Une bien mauvaise idée… Joliment servie par le dessin – mais tout de même avec moins de percussion que sous la forme originale – l’histoire proposée pour mettre en place cet univers à Fafinettes laisse pour le moins perplexe. Les bonnes intentions sont là, qui s’essaient à l’humour, le fantasque, le fantastique, le trash fiévreux ou la poésie, pour tenter de mettre l’univers en mouvement. Mais ça ne prend jamais et ça s’emmêle les pinceaux dans une trame confuse, au final peu intéressante ou desservie par des dialogues souvent au ras du sol. Bref l’ensemble manque cruellement d’une vraie histoire à raconter. Reste alors un univers particulier, confié à d’impeccables créatures qui méritent (pourquoi pas) qu’on leur dessine un vrai récit. A moins qu’il nous suffise, en les regardant sur les murs de nos villes, de fantasmer nous-même leur petit monde secret...
