L'histoire :
Giuseppe Impastota, surnommé Peppino, a grandi dans une famille mafieuse de Sicile. Devenu adulte, le jeune homme innocent prend conscience des activités néfastes de la Cosa Nostra. Il s'investit très vite dans une émission de radio locale via laquelle, avec des amis, il dénonce la mainmise des mafieux sur les terres des paysans. Pour son père, cette situation est une insulte à ses racines. Mais le pire est intervenu bien années auparavant, lorsque Peppino avait créé le journal l'Idea socialista, entièrement fondé sur des valeurs gauchistes. Dès lors, son engagement pour la cause agricole est sans faille. Peppino multiplie les démarches, comme l'élaboration de banderoles. Plus les émissions sont diffusées, plus Peppino dénonce les délits des gangsters, mais également du parrain local qu'il a tôt fait de surnommer Sitting Tano, en référence au film Raging Bull. Mais Peppino ne se rend pas forcément compte que son dévouement pour la justice met en péril sa vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Hostile Holster d'Ankama est spécialisée dans les histoires de meurtres. Rien de surprenant donc, que de retrouver dans ce Mafia Tabloids, l'histoire d'une victime de la mafia sicilienne. Celle-ci se nomme Peppino Impastota, un véritable journaliste qui, durant les années 70, a dénoncé les pratiques de la pègre sicilienne : un comble pour le fils d'un mafieux ! Evidemment, à force de provoquer les gangsters, il a authentiquement fini par se faire tuer. Cette histoire a bouleversé les mentalités italiennes jusqu'en 2002 et la conclusion du procès des meurtriers. L'auteur Marco Rizzo, journaliste lui aussi, s'est emparé de cette tragédie et retrace ici les étapes essentielles de la vie de Peppino. Au travers d'une narration simple et non linéaire, le scénariste rend un hommage touchant du personnage, et brosse également un état des lieux d'une époque et du cancer mafieux qui la ronge. L'album bénéficie en outre d'un bonus en fin d'album, avec un dossier sur les coulisses de la bande dessinée. Rizzo y témoigne de la genèse de l'album et de l'importance de ce drame dans la lutte anti-mafia. Lelio Bonaccorso illustre l'ensemble d'un trait agréable qui bénéficie de dégradés grisâtres judicieux. Entre polar et témoignage politique, un récit de qualité.