L'histoire :
Dans un monde futuriste et chaotique, les structures humaines ont beaucoup changé. Au vue du nombre de crânes présents un peu partout, certains individus ont commencé à s'organiser autour d'autres qui seraient capables de tirer de ces os un quelconque pouvoir. D'ji est un jeune garçon qui porte sur sa tête le crâne de son défunt grand-père et qui est capable de faire léviter des objets de tailles assez impressionnantes. Rose est elle aussi la porteuse d'une tête osseuse et souhaite absolument apprendre à se battre pour affronter des antilopes. Pour réussir, elle se rapproche d'un drôle d'individu, et l'accompagne dès lors partout. Elle n'hésite pas à traverser la ville pour trouver le clan des hacs, auprès duquel elle pourra devenir une grande crâneuse. Son compagnon, se dénommant Woo, la porte sur ses épaules, car la foule des villes est particulièrement oppressante. Cette situation n'est pas pour lui déplaire, car Rose ne porte pas de sous-vêtements. Pour Rose et Woo, la virée en ville leur permet de découvrir l'existence d'un club d'élite des crâneurs : le Nana huxe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Découvert avec l'album Méta Muta, une bande dessinée hors continuité de la série Mutafukaz de Run, Jérémie Labsolu revient avec un album qui en déstabilisera plus d'un. Nana Huxe poursuit l'exploration visuelle proposée par ce jeune auteur. L'univers graphique est pour le moins particulier : mélange de traits, de griffonnages et de photographies, le visuel est assez proche de l'art brut et ne laissera personne indifférent. Les personnes ayant appréciées le Méta Muta réussiront sans mal à se lancer dans ce Nana Huxe, même si contrairement au titre dérivé de Mutafukaz, il n'y a ici aucune norme sur laquelle se reposer lors de la lecture. C'est sous doute cela, qui semble à la fois le plus intéressant, mais qui est aussi le plus gênant à la lecture : la narration est loin d'être le point fort de l'album. Confuses et lentes, les séquences entre personnages s'enchaînent sans que l'on comprenne vraiment ce qu'il se passe. Jérémie Labsolu a développé un univers qui possède des bases originales, mais qui reste au final bien obscur. Peut-être les futurs opus gommeront-ils cette impression très mitigée.