L'histoire :
Colin a 24 ans. Cet artiste en herbe a quitté son Sud natal pour faire ses études dans une grande école d’art. À ce titre, le jeune homme travaille sur son premier projet personnel : une bande-dessinée dont il est lui-même le héros. Or, depuis quelques temps, Colin est angoissé. En effet, il n’arrive pas à lui trouver un titre. Et mine de rien, cette petite chose anodine le taraude de plus en plus. À sa grande surprise, l’artiste découvre sous ses yeux ébahis qu’un de ses dessins prend vie ! Un chat dandy à la langue bien pendue, qui n’est autre que son persona, c’est-à-dire son alter ego, se présente à lui et lui propose de mieux le comprendre. À partir de là, son avatar se met en quête de partir dans la psyché de Colin afin de démêler les fils dans lesquels il se sent empêtré : les rapports familiaux, le harcèlement scolaire, l’identité, le genre etc. De fait, le jeune artiste scrute le « moi » de son passé et de son présent, afin de se (re)trouver et de se (re)construire. Et autant dire que ce n’est pas chose aisée. D’ailleurs Colin revient à ses jeunes années, lorsqu’il était un fashion baby dans une période où les vêtements étaient pour lui un précieux moyen d’expression... même s’il s’est toujours senti à contre-courant. Il faut dire qu’il n’a pas tellement le physique d’un mannequin top model ! Mais c’est plus fort que lui, il a toujours été sensibles aux déguisements du quotidien afin de remettre en question sa propre identité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de mener à bien un premier projet personnel lorsqu’on est une jeune pousse d’une école d’art. C’est ce que comprend le jeune Colin, 24 ans, lorsqu’il doit trouver un titre à ce projet. Et c’est au travers de ce point de départ anodin que le jeune homme va se (re)découvrir au détour d’une quête initiatique et introspective. L’artiste cherche ainsi à comprendre qui il est derrière les masques qu’il se plaît à porter au gré de son humeur, de ses envies et de sa fantaisie. Pour cela, Colin Atthar met en avant un chat dandy, son alter ego, à la langue décidément bien pendue... À la fois petite voix intérieure et véritable démon, cet avatar permet au jeune homme de démêler les innombrables nœuds identitaires qui le tiraillent. Voilà une sorte d’invitation à un voyage introspectif plutôt bien ficelé ! Du côté des dessins, l’artiste délivre des planches cartoonesques qui transposent à merveille les émotions de son auteur. Qui plus est, le choix de la colorimétrie verte / bleue / orange / rouge / jaune / violet permet d’apporter pas mal de singularité à l’ensemble. Au final, Sur Le Bout Des Doigts prend la forme d’une tranche de vie remarquablement bien amenée où s’entremêlent humour, questionnement sur soi et autodérision. Au-delà d’une simple BD, l’œuvre permet de faire connaissance avec Colin Atthar, un artiste aux multiples facettes.