L'histoire :
A bord de son escadrille de biplans de l’US Navy, le capitaine Pearl et son copilote Alvin canardent le gorille géant Kong, maître incontesté de Manhattan. La presqu’île a en effet connu une sorte de grosse mutation préhistorique depuis quelques temps. La jungle, les dinosaures et moult espèces animales sauvages pullulent au milieu des buildings en ruine. Hélas, son appareil est attaqué par une nuée de ptérodactyles. L’un d’eux attrape Alvin dans ses serres et l’extrait du cockpit. Pearl lui-même est gravement blessé au visage par une griffe du volatile. Il a tout de même le courage de faire demi-tour et de foncer sur la bestiole qui tient Alvin. Les hélices de son appareil blessent le ptérodactyle, qui lâche Alvin. Le copilote ouvre aussitôt son parachute… mais il finit dans la gueule béante d’un mégalodon qui vient d’apparaître à la surface de l’Hudson River. Pearl se réveille en sursaut. Ce souvenir hante ses cauchemars depuis 10 ans. Sa fille Betty le calme. Le lendemain, il a un briefing important : une nouvelle équipe commando doit pénétrer dans Central Park pour tenter de récupérer Virgil. Or Central Park, c’est précisément la tanière de Kong… Parmi les membres de cette mission suicide, il y a un indien, plutôt fortiche en pistage. Malheureusement, dès les premières heures, le soldat porteur de la radio se fait croquer par un vélociraptor. Encore une mission mal embarquée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès le premier tome, nous avions rapidement identifié The Kong Crew comme un bon gros délire « de genre » qui se nourrit admirablement de la « mythologie » de King Kong revisitée. Sous les crayons et les savants encrages d’Eric Herenguel, les vues de Manhattan rendue à la jungle sont démentielles, tout à la fois vertigineuses, sauvages, carnivores, détaillées… On sent que le dessinateur porte un véritable amour à cette ville, dans les années d’or qui ont suivi son édification, c’est-à-dire les années 1930. Car dans cette version uchronique de King Kong, c’est le gorille géant qui a gagné la partie contre les hommes… qui avouent depuis plus de 10 ans leur impuissance à récupérer cette ville pourtant fleuron du progrès humain. Le scénar est plutôt basique, tout entièrement orienté au service de l’efficacité visuelle. Des militaires tentent de récupérer un des leurs, mais il tombe aux mains des amazones, qui elles-mêmes luttent contre d’autres ennemis de l’ombre… Bref, de l’action pur jus, pur testostérone et pures canines géantes. Au passage, l’explication sur l’origine de cette situation apocalyptique commence à poindre… et les fans de teckels pourront une nouvelle fois compter sur la présence de la mascotte trompe-la-mort Spit. Herenguel introduit ses chapitres à la manière des pulps, avec dessin profond pleine page et titre incrusté dans un bandeau. D’ailleurs, il semble que la série soit publiée outre-Manche en fascicules (à en croire les couvertures proposées en annexes). En route vers le tome 3, qui ne devrait pas faiblir d’intensité…