parution 16 avril 2021  éditeur Anspach  Public ado / adulte  Mots clés Historique / Médiéval

Jylland T1

Magnulv le bon

Sten refuse la conversion de son clan viking au catholicisme, car cela contrarie sa passion pour le pillage. Or ce guerrier violent est surtout un vil manipulateur. Début d’une saga viking dans le contexte de l’abandon du paganisme.


 Jylland T1 : Magnulv le bon (0), bd chez Anspach de de Roover, Klosin
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Anspach édition 2021

L'histoire :

L’équipage du viking Sten rentre au Jylland, après une campagne de pillage particulièrement profitable. Leur drakkar est rempli de reliques et pièces d’or, dans lesquelles se vautre volontiers Sten. Son second Gavar est épaté par la stratégie payante de Sten. En effet, plutôt que d’attaquer frontalement, Sten observe son ennemi et prend le temps de déceler sa faiblesse, de choisir le moment idéal. En prime, en guerrier retors, il s’arrange pour que l’ennemi s’autodétruise et culpabilise. Or leur trésor est si important, qu’ils ne peuvent pas tout emporter. Aussi en cachent-il la majeure partie dans une grotte lacustre, qu’ils font garder par l’un des leurs. Une fois arrivés au village, c’est pour apprendre deux terribles nouvelles. Primo, le roi Magnulv – le père de Sten – se meurt, il n’en a plus que pour quelques heures de vie. Deuxio, afin de transmettre un climat de paix durable aux siens, le roi s’est préalablement converti au catholicisme et a donc abandonné les dieux antiques des vikings ! Le nouveau dieu des catholiques a apporté l’unité au sein des différents clans vikings qui guerroyaient sans cesse. Désormais, les vikings ne doivent plus piller, mais commercer. Sten est à la fois décontenancé et contrarié par ce bouleversement de tout ce qui le fondait jusqu’à présent. Selon ces nouvelles règles, ils ne peuvent plus profiter et se partager leur butin. Néanmoins, à la surprise de ses hommes, il accepte les dernières volontés de son père et prête allégeance à son frère Rodor, qui devient le nouveau roi. Et qui, donc, pour premier acte, doit se faire baptiser…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Oyez lecteurs, bienvenus aux âges farouches des vikings, qui massacraient et pillaient sans vergogne les territoires voisins, proches et lointains. Ou plutôt, aux âges semi-farouches, étant donné que l’époque cernée par le scénariste belge Bruno de Roover est celle de l’abandon du paganisme scandinave plutôt belliqueux (bye-bye Thor, Odin, Loki…) au profit du christianisme infiniment plus apaisé. On se doute bien que ce virage radical idéologique et religieux n’a pas dû se faire en un claquement de doigt. Et c’est précisément ce que refuse le personnage central de cette saga viking prévue en 3 tomes. Sten est un guerrier violent et sanguinaire, c’est-à-dire en somme un bon gros bourrin viking tradi. Mais aussi, et c’est la grande plus-value de cette histoire, il est calculateur, manipulateur, opportuniste, bref une pure enflure qui aurait lu Machiavel avant l’heure. Ce petit anachronisme paradigmatique permet aux auteurs d’offrir pas mal de renouveau au genre. Ce premier tome ne manque ainsi pas de rebondissements, de séquences spectaculaires, mais il se double aussi d’une réflexion de fond sur la manipulation des masses – comment tuer une idée ? Le canevas belliqueux, religieux et familial promet bien des tragédies shakespeariennes dans les deux tomes à venir, qui sont promis par les éditions Anspach d’ici 18 mois. Cette mise en bouche est d’autant plus agréable à suivre que le dessinateur polonais Przemyslaw Klosin livre un dessin encré réaliste particulièrement abouti et cohérent, complet dans tous les compartiments de l’exercice, alors même qu’il s’agit de sa première bande dessinée publiée ! (un nom pareil, ça ne s’oublie pas)

ISBN 9782931105016