L'histoire :
D’un côté, il y a les « vieux mâles » et de l’autre les femmes, plus féministes les unes que les autres. Enfin pas toujours. En théorie, du moins. Une grosse vague de féminisme déferle depuis quelques années. En même temps, les femmes ne vont pas plaindre les hommes, après ce qu'elles ont pris dans la gu... depuis des siècles. Chaque page présente une scène du quotidien. Des moments qui tournent, parfois sans le vouloir, aux gags sexistes ! En effet, selon les réponses des différents locuteurs, une même scène n’a plus du tout le même sens. Des divergences de points de vue donnent lieu à des séquences mémorables. Le papi avec sa casquette (celui de la couverture, qu’on retrouve régulièrement) est un stéréotype. Vieux, moche et aigri, à l’image des hommes « d’avant », machos et virils, il est dépassé par la montée du féminisme. Ce personnage rappelle par moment les Vieux fourneaux. Toutefois, on se rend compte qu’il est (presque) en avance sur son temps. Il se souvient avec nostalgie d’une époque révolue, mais il a accepté d’évoluer avec sa femme et les mouvements féministes. Il a compris que les femmes gagneront et qu’il vaut mieux être leur ami...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a connu Jim sur des projets bien différents, tant au niveau narratifs que graphiques. Dans ce nouvel album, on est loin de Marie, la belle héroïne d’Une nuit à Rome, femme sensuelle au fort pouvoir de séduction. Jim traite ici différemment le sujet du féminisme, sans tabou. Et ça décape. Le concept est basique : une page, une scène. On notera que nombre cases sont récurrentes, photocopiées, avec parfois un détail qui change ou la scène zoomée. Seuls les dialogues sont renouvelés, façon Fabcaro ou Faut pas prendre les cons pour des gens. L’auteur démontre ainsi les différentes interprétations possibles d’une même situation. Ce dessin simple et figé en étonnera plus d'un(e). Mais le propos de cette BD n’est pas le graphisme. Jim pointe aussi du doigt les défauts des femmes, avec humour et dérision (bien entendu !), en illustrant les contradictions. Il se moque (gentiment) du féminisme parfois très (trop) présent dans les foyers. Il plaide les revendications féministes mais, en même temps, les oppose à la réalité des comportements. Les dialogues sont cash et sans filtre. Jim aime choquer et aborder des thèmes qui divisent. Il a choisi un titre qui questionne, une belle métaphore qui s’explique en quatrième de couverture. Un pari osé pour une lecture caustique à lire avec « un certain public ». Femmes, si vous ne savez pas rire de tout (et surtout de vous-mêmes), passez votre chemin !
