L'histoire :
Il fait bon marcher, surtout si on se trouve en Irlande, près de Dublin. Jason projette de sillonner l'Irlande par le « Wiclow Way ». Il descend donc à la station Greystones et marche à l'air libre en direction de la plage de Bray. Il y a du monde et beaucoup de gens sont habillés comme des sumos pour lutter contre le cancer. Jason arrive ensuite au Parc St. Stephen's Green. Il pleut, donc il se réfugie vite dans un pub et en profite pour prendre un verre de bière. Le lendemain, il traverse Marlay Parc puis arrive à la montagne. Il y a bien les indications des panneaux avec le marcheur jaune, mais il n'y a pas des indications à tous les endroits. Heureusement, il y a toujours des locaux ou des randonneurs pour l'aider s'il le faut. Sur le chemin, il voit une croix de Saint-Kévin, des ruines d'un site monastique, une tour ronde et une cascade. La journée se termine et Jason rentre dans une petite auberge de jeunesse bon marché. Il y rencontre une vieille randonneuse, Joséphine. Sa fille a fait une partie du chemin de Saint Jacques de Compostelle. Il n'y a rien d'autre à faire que discuter en attendant que la nuit tombe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jason revient chez Atrabile dans un projet encore une fois atypique. Cette fois, il propose quatre petites histoires qui n'ont aucun lien entre elles et dont le sens reste parfois obscur. La première saynète raconte un voyage en Irlande (et rappelle l'album Un norvégien vers Compostelle). La deuxième détourne la vie de Léonard Cohen en imaginant une biographie fantaisiste. La troisième est un jeu complexe entre des vies qui se croisent, tout en ressemblant à une série policière que regarde les personnages. La dernière n'est pas la moins incongrue puisqu'elle narre la vie de Napoléon qui se voit totalement transformée par sa rencontre avec... Joséphine Baker ! Ces histoires sont dignes de la patte absurde de Jason, mais il faut bien reconnaître que beaucoup de passages laissent sceptique. Quel est l'intérêt d'imaginer Cohen rencontrer Brigitte Bardot ? Peut-on s'enthousiasmer devant le voyage austère du randonneur ? On a presque l'impression que l'auteur se fait plaisir en glissant ce qu'il aime, car les allusions à la musique, la randonnée, la littérature, la bière (!), le cinéma sont nombreuses, mais là encore, un peu vides. L'absence de projet clair et de fil conducteur est préjudiciable. Seul le dessin peut encore fasciner. Le style inimitable de Jason, avec ses personnages aux regards sans vie et ses cases énigmatiques touche malgré tout.