L'histoire :
L'air est une denrée précieuse et vitale. Pourquoi ne pas le vendre comme un objet ordinaire ? « Nous connaissons tous l'origine de notre mal : ces petites météorites qui se sont désagrégées dans l'atmosphère et ont frappé les régions et les plateaux gelés du Nord. [...] C'est l'une d'entre elles, qui a rendu l'air irrespirable pour la plupart des êtres vivants ». Une structure gouvernementale propose de se fournir en air aussi bien chez soi que dans la rue. Tout est rationné. Quand des gens tentent de restituer ce bien commun pour tous, il y a des attentats. Est-ce vraiment « le Réseau » derrière tout ça ? Pour avoir des réponses, il faut agir et vite. Un homme de confiance, Troy Denen, se transforme en traître afin de mieux infiltrer l'ennemi. Le souci est que les membres de sa famille et ses amis deviennent des suspects. Il faut cela pour avoir la vérité. Hélas, il a un accident et le voilà amnésique. Par chance, il est dans le repaire des rebelles. Atout ou pas ? A moins qu'il s'agisse d'un subterfuge...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les séries de Sf et d'anticipation ont déjà abordé pas mal de catastrophes environnementales. Pas besoin de regarder l'actualité pour en inventer. Surtout que souvent, la réalité dépasse la fiction. Philippe Pelaez s'attaque à la plus évidente : l'air. Qui maîtrise l'accès à l'air, possède un droit de vie et de mort sur tous. Une bonne base pour créer une aventure avec son lot de rebondissements. Tout est posé dans ce tome 1 pour qu'on découvre toute la vérité dans le tome 2, qui clôtura le diptyque. Francis Porcel utilise un style graphique réaliste faisant référence au dieselpunk. Il intègre quelques éléments d'iconographies propagandistes comme celle d'un homme qui lève le bras avec les 3R qui ne sont pas liés à l'écologie. Mais avec un objectif sociétal : responsable, réaliste et résolu. Cela prend sa place aussi dans l'univers qui n'est pas sans évoquer bien d'autres séries de SF, notamment au niveau des aéronefs et des bathyscaphes. On sent l'osmose parfaite entre les deux créatifs, qui n'en sont pas à leur première collaboration. L'histoire se lit facilement, avec de nombreux détails de contexte. On se laisse porter... sans être pour autant transporté. Cela reste assez classique, mais ça pourra réjouir les adeptes du genre.