L'histoire :
Alors qu'il était parti se coucher après une nouvelle histoire passionnante de son grand-père Pappywick, Will se réveille. Son aïeul a disparu et il ne se souvient pas des derniers événements. Il se rend alors au bureau d'objets perdus de la cité d'Éthourdite en espérant que quelqu'un l'aurait retrouvé. Malheureusement, après avoir parcouru le listing de la section des pertes d'objets de toutes les attentions et affections, la guichetière est au regret de lui signaler que son papy n'y figure pas. Will s'apprête donc à quitter les lieux. Il croise alors la route d'une vieille dame maladroite qui lui détruit son cache-oreilles le protégeant de son allergie auditive. En quelques secondes, Will perd connaissance... Lorsqu'il revient à lui, le garçon est dans un lit d'hôpital avec Mamëh, la vieille dame, à son chevet. Cette dernière apprend que Will souffre d'une allergie aux mots se finissant avec le son « Ik ». Inventrice de toutes sortes d'objets plus ou moins farfelus, Mamëh l'équipe alors de sa « bultrason », un casque qui l'isole des mots qu'il ne supporte pas. Ensuite, Will lui raconte toute son histoire et la recherche de son grand-père. Mamëh décide alors d'accompagner le garçon dans sa quête. Son objectif est de rejoindre deux alchithémistes qui aurait mis au point un thé qui permet de faire voyager l'esprit de celui qui le boit dans le passé et ainsi de le faire revivre un moment de jadis oublié...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour sa première bande-dessinée en tant qu'auteur complet, le liégeois Benoît Boursoit propose une histoire poétique et onirique. On suit ici la quête d'un petit-fils partant à la recherche de son papy dans un univers où le temps tient une grande importance. Riche de jeux de mots, d'inventions loufoques ou encore de retours dans le temps, l'histoire se veut originale et surprenante, malgré un squelette scénaristique classique. L'onirisme est plaisant, aussi bien dans l'histoire que dans les graphismes, même s'il est ardu de rester accroché, tant les événements sont parfois nébuleux. Ce one-shot de cinquante-quatre pages est édité par Drakoo, la collection dédiée aux univers imaginaires de Bamboo, sous la direction de Christophe Arleston (Lanfeust, Les forêts d'Opale...). Alchithémie offre un univers riche qui aurait sans doute mérité d'être exposé et exploré dans bien d'autres albums. Les couleurs sont vives et renforcent la fantasy et la joie de l'aventure. Pour un premier album, Benoît Boursoit offre une aventure plaisante, qui n'est pas sans défaut mais qui propose beaucoup de bonnes idées et d'originalité, que ce soit dans la construction du récit comme dans le découpage et la mise en scène. Un artiste à tenir à l'œil lors de ses prochains projets.
