L'histoire :
Ils ont enfin un peu de temps or elle rêvait de manger dans un restaurant chic avec ce vin français dont on parle tant en Chine, alors que personne n’a la connaissance pour l’apprécier. Sa femme ne s’y connaît pas plus que les autres, mais elle profite du moment et prend le temps de contempler son verre et de le faire tourner. Il se moque d’elle : à quoi bon faire ce rituel stupide ? Elle n’en sait rien, mais elle rêvait de le faire, comme le raconte la littérature française. Il se prête au jeu, de bonne grâce… Quelques années plus tard, il est devenu encore plus riche, mais aussi encore plus seul depuis qu’elle est décédée. En hommage à sa compagne disparue, il possède une vigne d’un Bordeaux supérieur. Même si ce n’est pas un grand cru, c’est pour perpétrer sa Mémoire. Cependant, alors qu’il est en plein échange d’affaires, il reçoit un appel téléphonique de la police. Son fils a encore fait des siennes. Il est en garde à vue avec une cape de super-héros et cette fois, il a percuté un fourgon de police en état d’ivresse ! Il n’a pas d’autre choix que de libérer la caution et de le libérer. Mais une sérieuse conversation doit avoir lieu sur la route…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le saviez-vous ? La Chine est le pays qui importe le plus de vin de Bordeaux depuis ces dix dernières années. C’est certainement sur ce fait que démarre cet album one shot au titre évocateur. Mark Eacersall construit une histoire simple et pourtant originale en réunissant deux mondes très différents : le milieu aristocratique chinois et le terroir bordelais. C’est aussi le cas avec cette rencontre entre le riche désœuvré Wei et la modeste œnologue Lola. Débarquer un jeune arriviste ignorant dans le Médoc est aussi une formidable et subtile occasion de faire découvrir ou d’approfondir les termes spécifiques liés au vin et de glisser un message vibrant à cette formidable culture. Cependant, l’essentiel réside surtout dans le traitement des personnages. Tout est si fin et si savoureux dans chacun des caractères qu’on voit littéralement chacun des passages. On ressent des émotions fortes et l’on passe du rire aux larmes aussi facilement que si l’on dégustait un Grand Cru Classé. Un peu à la manière des Beka, Eacersall trouve un ton juste et simple qui touche directement au cœur. L’histoire est aussi prenante avec des rebondissements étonnants. On se prend au jeu dans cette lutte des marchés viticoles. Le dessins d’Amelie Causse est tout aussi goutu que le reste. La douceur de son trait et de ses couleurs renforce la sensation de vivre un conte de fées moderne dans un cadre atypique. On vous recommande chaudement ce superbe millésime 2025. A noter, une édition spéciale et exclusive proposée par la Librairie Krazy Kat de... Bordeaux.