L'histoire :
A l’aube de la guerre d’Irak qui a vu le renversement définitif de Saddam Hussein, Amara, jeune française d’origine arabe et de confession musulmane part pour Bagdad. A cette époque, la légitimité de la guerre divise les pays membres de l’ONU. L’ultimatum américain touche à sa fin et en dépit des efforts de quelques nations pour trouver un compromis pacifique, les forces armées s’apprêtent à bombarder les points stratégiques de la capitale. Amara veut empêcher à tout prix qu’un conflit provoque une catastrophe humanitaire. Elle ne peut rester sans rien faire. Elle décide avec bien d‘autres de servir de bouclier humain sur le site d’une raffinerie, persuadée que cela va dissuader les américains. Mais dès que les premières bombes tombent, elle est à la fois consternée et terrorisée. Elle fait le douloureux constat que mettre sa vie en péril ne sert à rien. Elle passe une nuit difficile dans un bunker, ponctuée par les explosions et constate le lendemain les dégâts, en ville et dans les hôpitaux. Plus que jamais remontée pour aider les irakiens, elle renonce à revenir en France…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome conclut le récit autobiographique d’Amara Sellali, scénariste et protagoniste principale du diptyque. Arrangé par Xavier Bétaucourt, le scénario n’a d’autre originalité que de dépeindre avec justesse les évènements qu’elle a vécus. Ces derniers offrent un « angle de vue » différent de celui de l’actualité télévisée sur les premiers jours de la guerre américaine en Irak. Vécu de l’intérieur, le conflit devient autrement plus angoissant que le spectacle médiatique qui a été livré. Tantôt nous avons la peur au ventre au côté de cette jeune femme engagée, tantôt nous sommes confrontés à la résignation d’un peuple habitué à subir. Au-delà de l’expérience autobiographique, ce récit nous fait partager des sentiments contradictoires. En permanence tiraillée entre son devoir et son courage, Amara décide de rester, puis de partir, puis de rester, puis de partir… Cette répétition un peu lassante illustre toutefois à merveille les limites de l’engagement humain. Certes, le dessin de Dominique Hennebaut est un peu « primitif », mais il a le mérite de faire partager avec force et réalisme cette aventure humaine exceptionnelle.